« Casino Royale » fut une excellente surprise, qui me réconcilia avec James Bond. En particulier grâce au jeu quasiment divin de Daniel Craig. « Quantum Of Solace » est la suite directe de son grand frère, une grande première dans l’histoire de l’agent 007. On pouvait s’attendre alors un résultat encore plus grandiose que ne l’était pas « Casino Royale », malheureusement, on en est bien loin !
« Quantum Of Solace » n’est pourtant pas mauvais, bien au contraire, mais il souffre de défauts conséquents qui pénalisent sa progression. Primo, le méchant. Succéder au Chiffre est le principal défi du film, et là, c’est une énorme déception. Mathieu Amalric a beau être un bon acteur (quoique, je ne peux pas trop l’encadrer), il est totalement hors-sujet ici. Un méchant est censé inspiré un respect craintif, comme Le Chiffre, mais Dominic Greene fait pâle figure à côté. On lorgne plus vers le ridicule qu’autre chose, ses tics sont d’ailleurs pitoyables (pour essayer d’intimider le spectateur… ouais ouais !). D’un coup, « Quantum Of Solace » perd une grande partie de son intérêt ! Secundo, la nouvelle James Bond Girl (interprétée par Olga Kurylenko) ne remplit pas sa part du marché. Les scénaristes ont eu la mauvaise idée d’en faire une sorte de fille courageuse, qui ne cherche qu’à venger son père mort. Cette vengeance n’a pas lieu d’être, elle n’apporte rien du tout au contenu du film, c’est tiré par les cheveux comme pas deux (il suffit de voir la fin, trop mielleuse sur ce point). Qu’est-ce qu’on s’en fout, mince ! Tertio, « Quantum Of Solace » donne l’impression d’être complètement vide. Le film se veut être une suite de « Casino Royale », bon d’accord mais ça serai déjà cool de suivre le film précédent, non ? à partir de 30 minutes, il part dans des directions complètement opposé où les intrigues se mélangent. On a du mal à bien suivre ! Le scénario est bien trop prévisible et laisse une sensation de bâclage.
Tout n’est pas décevant ou mauvais dans « Quantum Of Solace », rassurez-vous ! Pour combler une histoire lourdingue et négligé, l’équipe du film a tout misé sur l’action. Ces derniers se sont pliés en quatre pour donner un vrai spectacle totalement explosif (c’est le cas de le dire). Les courses-poursuites sont légions, ici. Et chacune sont dans un moyen de transport différent, classe hein ? Si celles à pieds (qui se déroule sur les toits. Ce n’est heureusement pas un copié-collé de celle présente dans « Casino Royale ») et en bateau sont excitantes et impressionnantes, l’avion et les voitures ne convainc qu’à moitié. C’est tout du déjà-vu ! Malgré la bonne volonté de Bond, on reste sur sa faim durant ces deux moments. Les différents combats sont dans la même veine que dans « Casino Royale » : géniaux et sur-boostés ! La fin est très impressionnante visuellement, un petit délire pyromane sans doute.
Quid de Daniel Craig ? Après une excellente performance dans l’opus précédent (je me répète, et oui !), on pouvait s’attendre à une légère baisse de régime. Que nenni, c’est tout le contraire. Sa ligne de conduite n’a pas changé, même si James Bond parait plus refermé que jamais. Sa froideur se fait ressentir, il n’est pas distant mais son envie de vengeance transpire de partout. Le côté sombre n’en est que plus accentué. Sa classe est, bien sûr, toujours présente même si il ne porte pas assez de costard (aaaaaaargh !). Niveau action, il est stupéfiant alternant saut de chèvre, course effrénée et coups de poings enchaînés ! Le fait qu’il ne développe pas une histoire avec Camille est une plutôt une bonne idée, on évite de tomber dans le redite.
« Quantum Of Solace » est un bon, quoique trop classique. Il ne fait pas le poids face à « Casino Royale », c’est sûr, mais il réserve de très bons moments. Si le méchant était plus charismatique, le film aurait atteint un palier supérieur. A regarder tout de même, au moins pour la présence de Daniel Craig !