Prenant, malgré les rumeurs de "reboot", plus ou moins l'exacte continuité du premier film, ce nouveau chapitre réalisé par François Leterrier en profite surtout pour se poser en adaptation, moins de la béde, que de la cultissime série t.v. des 70's qui a bercé notre enfance (ah, cette mélancolique touche de piano qui accompagnait la silhouette du Dr Banner sur les routes...) et qui, pour beaucoup, reste la référence en ce qui concerne le géant vert (rien que l'affiche en est une déclinaison presque avouée).
Histoire de reconquérir un public pris à rebrousse-poil par Ang Lee dont les osés autant qu'étranges choix de mise en scène avaient (c'est le moins qu'on puisse dire) désarçonné les fans et reçu un accueil des plus mitigés...
Point, désormais, d'ambiance opératique de tragédie grecque, de climax oedipien ou d'aigu délire chromatique.
Nous voici de retour parmi les terrains balisés du divertissement lambda, avec ce que le tout comporte de bon (acteurs effectuant leur job, correctes scènes d'action, script guère complexe à suivre) et de mauvais (acteurs effectuant leur job, correctes scènes d'action, script guère complexe à suivre)...
Le minimum syndical de l'adaptation de comics : sans surprise, ni réel ennui, qui illustre visiblement la reprise en main par les éditions Marvel de ses figures phares.
Tendance dont on a eu un aperçu avec IRON-MAN et qui se confirme avec ce HULK.
On peut comprendre que les responsables aient prété l'oreille aux revendications des fans, légitimement horrifiés par la tenue des quelques produits infligés ces dernières années (DAREDEVIL, ELEKTRA, F4, GHOST RIDER et on en passe) au point de faire du passé table rase et ainsi offrir de leur univers une vision d'ensemble de meilleure tenue.
Même s'il semble qu'on assiste, du coup, à une sorte de nivellement par le milieu.
Puisque si les deux films ne sont en rien déshonorants, ils restent également des exemples de produits à déguster dans l'instant : carrés, efficaces, fidèles (sur le fond comme sur la forme) à la mythologie qu'ils illustrent, respectueux des lecteurs comme des auteurs.
Mais également sans génie, audace ni inventivité d'aucune sorte. Dont, tout aussi sympathiques soient-ils, on peine à se remémorer quoique ce soit après quelques heures.
Sans doute le prix à payer lorsqu'à d'authentiques artistes munis d'une vision tels Norrington (BLADE) ou Singer (X-MEN), se substituent d'honnêtes artisans qui se contentent de filmer ce qu'on leur dicte en respectant le cahier des charges imparti...