Avis sur L'Homme, l'orgueil et la vengeance

Western spaghetti officiellement ce film est surtout une transposition de la célèbre nouvelle "Carmen" (1845) de Prosper Mérimée et adapté en opéra (1875) par George Bizet. Bazzoni signe un film qui ne manque pas d'audace dans ce projet mais il ne parvient jamais à ajouter du lyrisme et de la passion. Ses mouvements de caméra epileptiques sur certaines scènes ne sont qu'esbrouffes et finalement ce western tragico-spaghetti est plutôt une curiosité ennuyeuse..

De gros problèmes de transitions et de rythme plombent toute la première partie de cette relecture de Carmen.
Le dernier tiers rehausse le niveau mais il est trop tard.
Visuellement inégal et peu aidé par un casting finalement décevant(F.Nero en très petite forme, Kinski peu présent, Tina Aumont insupportable) L'Homme, L'orgueil... n'évite pas l'ennui au spectateur.
Une curiosité, dispensable.

Difficile de comprendre cette histoire qui commence bizarrement, comment pouvoir apprécier un scénario sans consistance basé sur une intrigue tordue ? Bref, un film raté, absolument sans intérêt. C'est impossible de regarder un tel navet jusqu'au bout. J'ai abandonné au bout de vingt minutes. Un Klaus Kinski inexistant, un Franco Nero particulièrement indigent et un canevas de scènes hachées dont on se demande quels sont les liens. Bref, zéro pointé, une nullité incontestable, donc pas d'étoiles.

Contrairement à ce qui à été dit précédemment, je trouve le rythme plutôt efficace. Et ce également dans "le premier tiers" notamment grâce à la scène d'ouverture !!
D'autre part je trouve la photographie particulièrement novatrice. En particulier la façon de filmer deux personnes rapprochées. Par exemple l'étreinte entre José et Carmen, ou encore le combat au couteau avec Klaus Kinski.
En outre comme dans tout bon western, la notion de valeur morale est sous-jacente à chaque instant, et de manière élégante.
La musique sans bénéficier d'une utilisation particulière accompagne très bien le film, et les amateur de guitare espagnole serons servit.
Pour le son, j'ignore si il bénéficie d'un traitement particulière, mais sur le DVD que je possède (uniquement en VF) les "hurlement" lors de poursuites intenses ne sont pas présents dans l'espace sonore. Par exemple lors du braquage de la calèche ou encore lors de la magnifique scène finale. Mais grâce à un montage ultra dynamique, on ressent toute la tension dramatique, et l'absence sonore des "hurlements" renforces d'une manière que je ne saurais décrire l'intensité de ces scènes.
"L'Homme..." reste donc pour moi un très bon western (et/ou drame).


Tom Robert