C. Nolan au sommet ; abouti esthétiquement du début à la fin, complet tant le scénario est puissant et il y a matière à raconter. Un chef-d'œuvre.
Update du mois d'octobre 2018 :
Après réflexion et cet avis n'engage que moi, je vois dans le spin final une situation équivoque à "Memento" du même réalisateur sorti quelques années plus tôt (2000). De manière plus convaincante et audacieuse, "Interstellar" démontre que Cooper (Matthew McConaughey) a créé sa réalité et fait des choix. La "nouvelle dimension" dans laquelle il apparait (la bibliothèque) n'est en faite qu'une forme d'intuition dans laquelle il a vu les symboles tout au long du film, mais qui ne sont au final que créé par lui même, selon sa réalité. En gros, il est le seul acteur face à ses choix. De la même manière Leonard (Guy Edward Pearce) se crée sa propre histoire dans Memento, simplement avec l'aide de son intuition. Tous ses tatouages et photos manuscrites l'amènent à son propre schéma de pensées, mais cela aurait pu être interprété différemment par un autre sujet. "Interstellar" est un film puissant par sa portée philosophique et spirituelle, alors que la science semble prédominer durant toute la trame du film. L'intuition et l'amour pour ses enfants, ses proches, l'humanité et la planète ont permis à Cooper se s'en sortir et de comprendre vraiment ce qui lui permettrait de sauver sa conscience ainsi que celles de ses proches et l'espèce humaine. Le spectateur ne peut qu’interpréter "Interstellar" et le dénouement selon ses critères, ses propres choix. C'est en soi toute la force de ce film, il est universel et très intimiste/personnel en même temps. Chacun ne ressent pas la même chose, fait face à ses émotions et utilise ses mots, ses explications différentes pour expliquer des valeurs qui semblent compris de tous, il engage chaque conscience qu'une manière différente, c'est que chacun y voit en lui sa propre fin, dans son individualité. Ce film est un monument cinématographique.
Update du mois de décembre 2021 :
En visionnant une fois de plus « Interstellar » qui reste d’une beauté et une expérience incomparable sur de nombreux plans, j’ai l’impression que mes interprétations évoluent au fur et à mesure de mes visionnages, de manière plus claires, limpides mais aussi de manière plus matures.
La gravité et le temps deviennent des dimensions supplémentaires dans laquelle il est possible de « voyager » avec le fameux tesseract (la bibliothèque), où les humains deviennent leurs propres guides (duo Cooper/Murphy, mais aussi Cooper/Brand) aidé par les IA (Duo Cooper/TARS) symbole fort du XXIème siècle.
« Interstellar » est aussi très avant-gardiste dans le domaine des sciences, aussi bien que de la société et l’humanité. Les femmes ont une place de choix dans la résolution
puisqu’au final c’est Murphy (Jessica Chastain) avec un prénom qui prend tout son sens dans la résolution de l’énigme et Brand (Anne Hathaway) qui redonnent naissance à la vie, à l’humanité
. Quand à la musique et la composition de Hans Zimmer, elle est immersive, mystique et étonnante, parfait pour l’atmosphère dégagée. Je reste unanime sur la qualité du film présenté tant « Interstellar » à des choses à exprimer, même en 2021.