Christopher Nolan est devenu en quelques années l'un des réalisateurs les plus médiatisés. Si les plus cinéphile le connaissaient déjà depuis pas mal de temps, avec la trilogie Dark Knight puis Inception, le grand public a appris a retenir ce nom. L'attente pour Interstellar était donc purement énorme, d'autant plus pour moi, qui ai adoré tous les films estampillés Nolan que j'aie pu voir. Pour un grand réalisateur, s'attaquer à la SF, c'est compliqué. Parce que les plus critiques s'attendent à un chef d'oeuvre, ils s'attendent avec ce que vous fassiez du Kubrick, qu'ils érigent en référence, parce que les gens comme ça aiment les films chiants à la Kubrick.Ainsi, si un plan ressemble trop à 2001, ils crient au plagiat, si ça s'en éloigne, ils s'en plaignent aussi parce qu'ils adorent faire croire à leurs interlocuteurs qu'ils sont intelligents à tout comparer à ce cher Stanley et à dire que si c'est pas comme lui, bah c'est moins bon. Puis, il faut l'avouer, ces gens-là, ils aiment bien nager à contre-courant, ça leur fait se sentir spécial. Moi, je ne parlerai que d'Interstellar, parce que je déteste le cinéma de Kubrick donc, mais parce que surtout, à mon avis, très peu de films peuvent se vanter d'arriver au bout du bout de la cheville d'Interstellar.
Il est vrai que 2h50 de film, c'est trés long. Ca, c'est ce que l'on dit d'habitude. Avec Interstellar, le temps passe vite. La mise en scène nous absorbe, on est aspiré et sans même comprendre pourquoi, on ne cherche jamais à en sortir, pas même pour une seconde.
Le film de Nolan accroche, c'est certain. Pas de la plus subtile des manières, mais qu'importe. Le pitch de départ est simple, ça semble réchauffé, mais le scénario, de minute en minute , étale sa grandeur jusqu'à la fin. Une histoire exceptionnelle, une épopée exceptionnelle, sublimée par des acteurs tous frôlant la perfection. Dans le film, aucun acteur ne ressort clairement parce que tous sont merveilleux. Commençons par ce fraichement oscarisé Matthew McConaughey. Je n'ai pas encore vu Dallas Buyers Club, mais de ce que j'ai vu durant ces presque 3 heures magiques, c'est cet oscar, il l'a mérité. Il est incroyablement touchant, incroyablement juste, et la pression de porter la dernière production Nolan ne semble pas l'effleurer un instant. Qui aurait cru, quelques années auparavant, après avoir vu toutes ses comédies romantiques, que cet acteur était habité par le génie ? Pas mois, je l'avoue. La liste continue bien sûr, Anne Hathaway, Michael Caine, Jessica Chastain, Casey Affleck, Topher Grace, Matt Damon et tant d'autres. Même les enfants offrent une partition parfaite, notamment la petite Murphy.
Évidemment, qui dit Nolan, dit BO de qualité, et Hans Zimmer. Les musiques oscillent entre épiques, grandioses et intimistes, toutes parfaites, toutes au bout moment, pour nous offrir une expérience incroyable.
Enfin, pour finir, je vais effleurer le sujet de la vraisemblance, sans faire de spoilers. Beaucoup de gens viendront vous dire que le film n'est pas très réaliste, un moment du film en particulier. Et bien que je déteste sortir cette carte, je dois dire qu ' en tant qu'étudiant en Physique, TOUT dans le film est parfaitement plausible. Je déteste faire la chasse aux incohérences, je trouve ça ridicule, peut-être donc quelque chose m'aura échappé. Mai quand bien même, de ce point de vue là, le film est aussi une réussite. Et ça fait de bien de voir un film SF intelligent, sans tomber dans la philosophie ou la prise de tête.
A la fin des trois heures qui sont passés en éclair, j'avais les larmes aux yeux. Sans exagérer, j'étais scotché à mon siège, il m'a fallu 5 bonne minutes pour revenir sur Terre et reprendre mes esprits, de même que l'ami qui m’accompagnait. Je venais d’assister à la plus belle expérience cinématographique qu'il m'ait jamais été donné de voir. Non pas à cause des effets spéciaux, pourtant excellents. Ce qui m'a scotché, c'était autre chose. Le sentiment que je venais assister à quelque chose de grandiose. Interstellar est désormais, pour moi, la référence du film de science-fiction. Nolan a frappé fort, très fort. Le danger est qu'à force de taper toujours plus haut, il se perde dans sa volonté d'émouvoir, de donner du spectacle et finissent, dans 1, 2 ou 10, à perdre son génie. Mais nous verrons cela en temps utile. Pour l'heure, je ne peux que remercier toute l'équipe du film pour ce travail. Et conseiller au plus grand nombre d'aller voir Interstellar. Une pure merveille !