C’était le film le plus attendu de ce mois de novembre et peut-être même de toute l’année pour beaucoup de personnes, et je faisais moi-même partie des personnes qui attendaient ce film avec une grande impatience depuis plus d’un an. Interstellar est resté secret pendant très longtemps, la promotion n’en dévoilant pas trop il aura donc fallu attendre et ça y est je l’ai vu, enfin. Et je dois dire que j’ai assisté à l’une des expériences cinématographiques les plus impressionnantes de toute ma vie. Interstellar est sans conteste le meilleur film que j’ai vu de l’année 2014 et a tout pour devenir une œuvre majeure de la science-fiction dans tout le Septième Art. Attention, pour les besoins de sa rédaction, cette critique contient des spoilers sur l’intrigue du film donc si vous désirez la lire, je vous conseille d’y revenir une fois avoir vu le film. Merci. Dans un futur proche sur une Terre exsangue qui connaît une grave crise alimentaire, Cooper, un ancien pilote d’essai et ingénieur, est devenu agriculteur et vie avec sa famille dans une ferme. Lors d’un concours de circonstances, il découvre avec sa fille Murphy, l’existence d’une installation secrète de la NASA dirigée par le professeur Brand qui travaille en secret sur un projet qui pourrait bien changer le destin de l’humanité. Cooper est alors recruté pour prendre la tête d’un groupe d’explorateurs qui, à bord du vaisseau interstellaire nommé Endurance, doit se rendre près de Saturne pour emprunter un trou de ver permettant de parcourir des distances jusque-là infranchissables dans l’univers afin de trouver de nouvelles planètes habitables à coloniser pour sauver l’humanité de l’extinction. Si Interstellar était dans un premier temps l’un des films les plus attendus de l’année 2014, c’est qu’il signait le grand retour derrière la caméra du brillant réalisateur qu’est Christopher Nolan, deux ans après sa dernière réalisation, The Dark Knight Rises, la conclusion à sa trilogie Dark Knight consacrée au super-héros Batman. En seulement huit films, Christopher Nolan aura su s’imposer comme LE metteur en scène de ce début de XXIème siècle, qui a explosé à partir de 2008, année de sortie de son chef-d’œuvre The Dark Knight, Le Chevalier Noir. En réussissant à garder le secret sur ses films jusqu’à leur sortie en salle, à avoir les mains libres durant ses tournages et sur la post-production sans que les studios imposent leurs exigences et en abordant des sujets fascinants à travers des scénarios de très grande qualité, le réalisateur britannique s’est construit en quelques années une réputation digne des plus grands réalisateurs d’Hollywood. A chaque sortie d’un film de Christopher Nolan la pression monte de plus en plus, le film est attendu au tournant par les fans du réalisateur et même par la critique tant Nolan et ses collaborateurs les plus proches savent créer l’évènement autour de leurs films. On se rappellera donc de l’attente insoutenable de The Dark Knight Rises, du mystère planant autour d’Inception ou de l’excitation que procurait cette terrible attente d’Interstellar que nous avons tous vécu, cette neuvième réalisation de Christopher Nolan tant attendue comme l’un des plus grands films de science-fiction du cinéma. Et Interstellar est incontestablement un très grand film de science-fiction, peut-être pas encore un chef-d’œuvre à mon sens mais il n’en est pas loin, et est selon moi l’un des meilleurs films de son réalisateur. Je le classerais en troisième position, The Dark Knight, Le Chevalier Noir à la première place et Inception en deuxième. Quand vous ressortez de votre séance, vous avez le sentiment de vous être pris une grosse claque, un peu comme avec Inception en fait, et vous avez plusieurs adjectifs à la bouche comme grandiose, héroïque, émouvant, terrifiant, virtuose, magnifique,… bref Interstellar est le meilleur film que j’ai vu de l’année, passant ainsi devant X-Men : Days of Future Past de Bryan Singer et Gone Girl de David Fincher. Etant un très grand fan de science-fiction et vénérant des films comme 2001 : L’Odyssée de l’Espace, Blade Runner, la saga Star Wars, Terminator 2 : Le Jugement Dernier, Rencontres du Troisième Types, Minority Report ou encore Mad Max 2, le nouveau film de Christopher Nolan m’a tout de suite attiré, déjà rien que par son fabuleux titre Interstellar. Mais là où le projet m’a totalement séduit c’est avec son thème de la conquête spatiale, un thème que l’on ne voit pas assez souvent au cinéma je trouve, à part quelques films célèbres comme L’Etoffe des Héros de Philip Kaufman qui ont traité de ce passionnant sujet. Une Terre en manque de nourriture, une humanité qui s’apprête à disparaître, une ambitieuse expédition spatiale, des trous de ver, des voyages interstellaires, des explorations de planètes, des phénomènes cosmiques,… tous ces éléments du nouveau film de Christopher Nolan m’ont tout de suite conquit. Mais ce qui m’a surtout fait attendre Interstellar avec cette immense impatience c’est le fait que ce soit Christopher Nolan, réalisateur de la trilogie Dark Knight et d’Inception rien que ça quand même, qui s’attaque à la mise en scène de cette grande odyssée spatiale très ambitieuse avec dans le fond cette évocation du mythe américain de la conquête spatiale. Christopher Nolan à la tête d’un tel projet de science-fiction qui me parlait beaucoup avait tout du fantasme ultime, et il est vrai que quand j’attendais Interstellar j’avais le sentiment d’attendre l’un des films majeurs de ma vie de cinéphile. L’attente fut donc très longue et elle fut heureusement rythmée par quelques bandes-annonces frissonnantes et jouissives ainsi que par des affiches somptueuses pour tuer le temps et tenir jusqu’au 5 novembre. Et je suis donc désormais en mesure de dire qu’Interstellar est un très grand film de science-fiction. A l’origine, le film se trouvait entre les mains de Steven Spielberg et sur un scénario de Jonathan Nolan durant l’année 2006, mais le réalisateur de La Liste de Schindler quitta rapidement le projet à cause de problèmes d’emploi du temps. Interstellar fut donc rangé sagement dans un tiroir et sera repris six ans plus tard par Christopher Nolan, tout juste sorti de sa trilogie Dark Knight, et qui l’annoncera fin 2012 comme sa prochaine réalisation. Christopher Nolan conservera son frère Jonathan au scénario qui s’inspire majoritairement des travaux du physicien Kip Thorne qui participa aussi l’écriture du script du film. Kip Thorne, pour ceux qui ne le connaissait pas avant de savoir qu’il était dans les coulisses d’Interstellar, est un éminent physicien théoricien réputé pour ses apports cruciaux à la physique, l’astrophysique, la gravitation et est connu pour avoir exploré la théorie de la relativité générale d’Einstein. Selon lui et d’après ses recherches il serait possible de voyager dans le temps grâce aux fameux trous de vers. Vous comprenez désormais mieux son implication dans le film n’est-ce pas. Mais quand on pense qu’Interstellar aurait pu être du grand Steven Spielberg, mon réalisateur préféré, on peut se dire qu’on a raté quelque chose mais j’avoue être encore plus heureux que ce soit Nolan qui l’ai réalisé car étant un de mes réalisateurs fétiches lui-aussi, juste derrière Spielberg en fait, et que ce sujet lui correspondait très bien. Interstellar est donc une grande épopée spatiale mêlant des théories scientifiques très poussées et de l’émotion humaine pure le tout dans un voyage interstellaire héroïque sans retour. Et le film est juste passionnant de bout en bout, Christopher Nolan a livré avec son frère Jonathan et Kip Thorne un scénario complexe, parfois prise de tête, mais toujours prenant et brillant. Le film s’installe tranquillement, présentant une Terre polluée où l’humanité manque de nourriture et est proche d’une éventuelle extinction, et où l’agriculture est devenue la seule chance de survie avec la culture du maïs. Des tempêtes de poussières sont très fréquentes et rendent de plus en plus difficiles les conditions de vie sur Terre. La première chose que l’on ressort d’Interstellar c’est que le film est très réaliste sur l’idée d’une Terre en manque de nourriture. Ce thème s’applique parfaitement à notre époque où l’environnement est devenu un enjeu majeur pour nos sociétés et cela fait vraiment peur car nous pourrons peut-être un jour manquer de nourriture dans un futur proche qui sait ? Dans cette première partie magnifiée par une image très retro et vintage avec ce grain de couleur à la fois floue et brillant teinté de marron grâce à la pellicule, nous retrouvons une ambiance de fin du monde très réaliste, sans chaos et anarchie, mais où la Terre se meurt lentement, et ensuite nous avons cette ambiance relevant des campagnes américaines avec une agriculture intensive, des champs de maïs à perte de vue, la « working class » américaine avec les fameux pick-up qui font tout de suite penser à un style très spielbergien en plus du côté héroïque et humaniste du film ainsi que l’évocation de la forte relation entre un père et ses enfants, thème très présent dans le cinéma de Steven Spielberg. Et c’est là qu’Interstellar est très intéressant car il s’agit du premier film de Christopher Nolan à être aussi émouvant. En effet, le cinéaste n’a quasiment jamais exploré l’émotion humaine dans ses films, hormis quelques scènes témoignant des liens affectifs entre des parents et leurs enfants dans Inception où le héros joué par Leonardo DiCaprio cherche à retrouver son fils et sa fille, mais cela n’allait pas au-delà car ce n’était pas le thème principal du film. Dans Interstellar, l’émotion est au cœur du film et surtout avec cette puissante relation père/fille où Cooper possède des liens très forts avec Murphy, la scène de départ de celui-ci est très émouvante car quittant tous ceux qu’il aime pour partir aux confins de l’univers et sauver la Terre. Interstellar est le film le plus émouvant de son réalisateur, la scène où Cooper reçoit des messages vidéo de son fils et qu’il le voit plus vieux, marié et avec une famille est déchirante, et là qu’on comprend un peu mieux cette notion du temps qui s’écoule d’une manière plus lente dans l’espace et plus rapidement sur Terre, par exemple quand Cooper et son équipe arrive sur la première planète, l’écoulement du temps est juste terrible pour les personnages car une heure de passée sur cette planète d’eau équivaut à sept années de passées sur Terre. Christopher Nolan a donc réussit son pari de réaliser un film plus humain et sincère avec de très belles scènes d’émotion, transcendées par le talent des acteurs, et on peut voir en Interstellar une sorte d’éloge à la famille et à l’amour que porte un père pour ses enfants. Passé la partie sur Terre, nous entrons dans ce qui va être la partie la plus intéressante et démente du film : l’exploration spatiale. Et là le réalisateur britannique m’a surpris. J’attendais en effet une certaine influence kubrickienne avec la froideur, le vide et l’immensité de l’espace mais pas à ce point-là ! Interstellar m’a vraiment donner une angoisse face à l’immensité de l’espace et on s’aperçois que nous sommes tout petit dans un univers qui s’étend à l’infini, le film le montre déjà parfaitement avec les distances inimaginables entre planète et le temps qui passe lorsqu’on s’éloigne de plus en plus dans le néant. Interstellar m’a vraiment « terrifié » au sens que nous sommes qu’une toute petite partie de l’univers. Avec son film, Christopher Nolan livre bel et bien son 2001 : L’Odyssée de l’Espace car on sent vraiment que le réalisateur s’est inspiré du chef-d’œuvre métaphysique de Stanley Kubrick pour le côté visuel mais aussi cosmique et philosophique. Et ce qui m’a encore plus frappé dans la partie qui se déroule dans l’espace, c’est le réalisme qui a été poussé à l’extrême comme dans le film de Kubrick. Il n’y a en effet aucun bruit de vaisseaux ou d’explosion dans l’espace, on entend juste les parois de l’Endurance qui vibre quand le vaisseau se retrouve dans le trou de vers, une séquence par ailleurs juste démentielle, et les mouvements des vaisseaux, lorsqu’ils s’arriment à l’Endurance, sont très réalistes, ils font un peu penser aux effets spéciaux de ces vieux films de science-fiction avec des mouvements un peu vieillot mais qui font très réalistes quand même. Christopher Nolan donne une vision encore plus réaliste de l’espace, comme l’avait fait Alfonso Cuarón avec Gravity mais en moins gigantesque, et offre quelques moments somptueux comme les traversées des trous noirs qui sont à tomber par terre tant ce sont des moments qui sont visuellement magnifiques et qui témoignent aussi de l’immensité de ces phénomènes cosmiques. Il est vrai que le film est plus que beau, il faut le reconnaître car les planètes sont très réussies notamment celle qui n’est composé que d’eau où des vagues gigantesques viennent perturber la mission de nos explorateurs, ce qui donne un superbe morceau de bravoure, et la planète de glace qui abrite un astronaute qui se révèle au final peu amical, un élément scénaristique qui n’a jamais été dévoilé, est elle aussi somptueuse avec ses nuages glacés qui donnent la sensation d’avoir des montagnes aux dessus de nos têtes. Interstellar est donc un des films de science-fiction les plus réalistes du cinéma que j’ai jamais vu, il contient de magnifiques images de l’espace, et possède beaucoup de dialogues scientifiques auxquels il faut bien s’accrocher pour comprendre les notions de la relativité, de la gravité, des trous de vers, il y a au final peu de scènes d’action, seulement des morceaux de bravoures pleins de suspense et de frissons, on pense à la scène où Cooper et Brand tente de s’arrimer à l’Endurance endommagée, l’un des meilleurs moment du film. Et ce qui fait la puissance de cette scène en particulier mais aussi de tout le film, c’est la sublime bande-originale d’Hans Zimmer qui revient en très grande forme avec de très beaux morceaux musicaux dont celui avec les orgues qui prend aux tripes le spectateur et l’entraîne dans cette aventure hors du commun. Et apparemment, Hans Zimmer aurait composé la musique du film sans l’avoir vu et quand on sait ce petit détail de tournage, on est juste impressionné par la qualité musicale mais aussi parce que la BO en générale se mélange parfaitement avec l’histoire et l’ambiance du film. J’avais de grosses attentes sur ce point-là, je n’ai donc pas été déçu, du grand Hans Zimmer qui compose l’une de ses meilleures bandes-originales depuis celle d’Inception en 2010. Interstellar est un film époustouflant jusque dans sa dernière partie avec le fameux twist final auquel Nolan nous a habitué dans tous ses films, celui d’Inception et du Prestige sont brillants car très prise de tête, mais attendez de voir celui d’Interstellar. La conclusion du film risque d’en perdre plus d’un car elle est très complexe et difficile à saisir sur le coup mais j’ai quand même réussi à comprendre le principal.
Le film nous parle donc de la fameuse quatrième dimension car Cooper, une fois avoir voyagé dans le trou noir, à ce moment j’ai eu peur que Nolan nous refasse le voyage épileptique de 2001 : L’Odyssée de l’Espace mais heureusement non, il se retrouve derrière la bibliothèque de la chambre de sa fille Murphy. Il se trouve en fait dans un Tesseract, et je vous vois tout de suite venir, non ce n’est pas celui que Loki utilise dans Avengers pour envahir notre bonne vieille Terre, dans Interstellar il s’agit en fait d’un cube en quatre dimensions dans lequel Cooper peut voyager dans le temps. Mais alors on se pose la question suivante, comment a été créé ou est arrivée cette quatrième dimension ? Par ces fameux « êtres du Bulk » comme le dit TARS ? Après de petites recherches (merci Internet et le site Oblikon) j’en compris que le personnage de Cooper émettait l’hypothèse que ce Tesseract aurait été créé par des humains très évolués venant du futur et maîtrisant cette technologie de la quatrième dimension et donc du voyage dans le temps. Ils auraient d’abord créé le trou de ver pour aider l’humanité du passé et sachant que notre héros allait s’éjecter dans le trou noir, et connaissant l’histoire, les créateurs du trou noir auraient donc créé le Tesseract afin de permettre à Cooper d’entrer en contact avec sa fille en lui donnant l’équation de la singularité du trou noir pour permettre à l’humanité de quitter la Terre et de survivre.
C’est vrai que le film est très prise de tête, mais je reconnais aimer énormément ce type de réflexion dont Nolan est le roi. Le film se conclue donc magnifiquement et d’une manière fort émouvante, laissant une fin ouverte pour que nous imaginions nous même la suite de l’histoire. Interstellar a donc tout d’un chef-d’œuvre du cinéma avec son histoire complexe et passionnante, ses thèmes de la conquête spatiale, de l’amour d’un père pour ses enfants, de la vision d’une Terre de plus en plus inhabitable, ses inspirations spielbergienne et kubrickienne, ses visions réalistes de l’espace, sa formidable bande-originale, la réalisation exemplaire de Nolan,… mais alors qu’est-ce qui me fait dire que j’ai devant moi un grand film de science-fiction qui n’est pas encore un chef-d’œuvre mais qui peut le devenir au fil du temps, car plus je pense au film plus je vois en lui un chef-d’œuvre tant il m’a marqué. Et bien parce qu’il y a quelques petits défauts, mais qui ne sont pas bien méchants je vous rassure. D’abord il y a quelques lenteurs qui ralentissent le rythme du film à cause de longs dialogues parfois difficiles à comprendre car relevant de théories scientifiques assez poussées, oui le film est très bavard mais cela ne me dérange pas plus que ça car c’est surtout le côté scientifique qui peut déstabiliser certaines personnes peu habituée à une telle « hard » science-fiction. De plus, le spectateur doit s’habituer au silence qui règne dans l’espace, certaines scènes où il y a seulement des dialogues qui se font entendre sont assez dures à voir car il n’y a rien autour, pas de lumière, de musique et d’êtres humains, seulement les acteurs, le silence et le vide de l’espace. Mais ceci dit ce n’est pas un défaut puisque Christopher Nolan reste très réaliste et que dans l’espace il n’y a rien et il ne peut y avoir de bruit donc là ça se tient, mais c’est juste qu’il faut s’habituer à ce type de scène et d’ambiance. Après il y a un petit problème avec le vieillissement du personnage de Michael Caine. Lors d’une scène où Murphy a vieillit et est interprétée par Jessica Chastain, celui-ci se trouve être en fauteuil roulant pour montrer que son personnage à vieillit or on s’aperçoit que l’acteur a été très mal grimé, ou pas du tout même, au niveau du visage pour le faire paraître plus vieux. Nous avons donc physiquement le même Michael Caine que quand Cooper s’est envolé dans l’espace, soit à peu près 20 ans plus tôt je crois. Et là ça pose un petit problème, pas trop gênant mais on se demande comment Nolan a laissé passer une telle erreur. Et enfin le moment où j’ai été perturbé c’est lorsque nous avons le décollage du vaisseau spatial, nous avons les adieux émouvant de Cooper à sa famille, on le voit s’éloigner à bord de son pick-up et nous passons directement au décollage. Je trouve ça un peu trop rapide et mal amené, je m’attendais à une scène plus épique que ça, mais après réflexion, en étant rapide sur cet élément, cela a permis à Nolan de ne pas montrer des scènes évidentes comme la préparation à un long voyage, les entrainements, l’analyse de la mission,… bref toutes ces scènes que l’on a déjà vues dans des films comme Apollo 13 de Ron Howard par exemple. En ne s’attardant pas trop sur cet élément du scénario, le réalisateur passe directement à ce qui nous intéresse le plus : le voyage interstellaire. Mais j’aurais quand même aimé une meilleure transition entre la partie sur Terre et celle qui se déroule dans l’espace. Mais quand je reverrais le film, vu que je sais à quoi m’attendre, je pense que ces différents défauts me paraîtront moins voyants et je pourrais peut-être alors voir en Interstellar le chef-d’œuvre que j’espérais depuis son annonce. Avant de conclure cette critique, il me reste un point à aborder : les acteurs. Comme toujours dans un film de Christopher Nolan, le casting contribue énormément à la qualité du film. Ici, dans Interstellar nous avons un des meilleurs castings qu’est rassemblé Nolan pour l’un de ses films : Matthew McConaughey, Anne Hathaway, Jessica Chastain, Michael Caine, Casey Affleck, Wes Bentley, John Lithgow, Mackenzie Foy, David Gyasi, Topher Grace, Ellen Burstyn et Matt Damon. Parmi tous ses acteurs, il y en a deux qui sortent du lot pour moi. D’abord la star du film, Matthew McConaughey qui interprète le héros Cooper. Dans la peau d’un ex-pilote devenu agriculteur et qui se voit prendre la tête d’une expédition spatiale pour sauver l’humanité, l’acteur texan y est tout simplement excellent, dans un de ses meilleurs rôles pour moi. L’acteur prouve qu’il peut jouer des personnages plus humains et classiques car il est parfait dans le rôle du père de famille près à tout sacrifier pour ses deux enfants, et il dégage un tel charisme qu’il est difficile de ne pas s’attacher à son personnage. Matthew McConaughey continu donc de parfaire sa filmographie avec cette œuvre de science-fiction ambitieuse après sa renaissance inattendue. Récompensé d’un Oscar pour sa superbe prestation dans Dallas Buyers Club qui a permis de conclure cette parfaite renaissance, il fut inquiétant dans le rôle d’un impitoyable tueur à gages dans Killer Joe, hilarant en trader un peu fou dans Le Loup de Wall Street, impressionnant dans son personnage de Rust Cohle dans la désormais série culte True Detective et aujourd’hui il fut émouvant et héroïque en figure paternelle dans Interstellar. Décidément, et je le répète, Matthew McConaughey est un grand acteur de cinéma. Et l’autre prestation que j’ai beaucoup aimé c’est bien évidemment celle d’Anne Hathaway qui, depuis qu’elle a rencontré Nolan, livre d’excellentes interprétations. On se rappellera de sa féline Selina Kyle dans The Dark Knight Rises, et ici dans Interstellar elle est également parfaite dans son rôle de la scientifique Amelia Brand. A la fois émouvante et attachante, je trouve que son personnage incarne un certain espoir car n’oubliant pas la puissance de l’amour à travers ce voyage interstellaire sans retour. Après Michael Caine, Casey Affleck et Jessica Chastain sont très bon mais je trouve que Jessica Chastain, actrice que j’aime beaucoup, est un peu sous employée tout comme Casey Affleck. Voilà, après nous avoir entraînés dans une trilogie épique et noire sur le justicier Batman, dans le monde de la magie avec Le Prestige et dans l’exploration des rêves avec Inception, Christopher Nolan nous fait voyager dans l’espace et l’univers avec Interstellar, un grand film de science-fiction réaliste qui deviendra sans doute une œuvre majeure de ce type de science-fiction d’ici quelques années et peut-être même un film culte comme étant le 2001 : L’Odyssée de l’Espace de la génération Y. Interstellar c’est le meilleur film que j’ai vu de cette année cinéma et en le regardant ce fut une incroyable expérience cinématographique pleine de frissons et d’émotion, en un mot : inoubliable. Encore un grand bravo à monsieur Christopher Nolan. Gloire à lui.