Le prolifique Michael Winterbottom est,actuellement,le cinéaste le plus touche-à-tout du paysage cinématographique.Sexe pur ("9 songs"),Rock brut ("24 hour party people"),drame de l'immigration ("In this world"),film dans le film ("Tournage dans un jardin anglais"),séjours à Guantanàmo ("The road to Guantanàmo"),western ("Rédemption"),film de guerre ("Welcome to Sarajevo"),et aujourd'hui adaptation des mémoires de Mariane Pearl,tirée d'une histoire vraie autour du 11 Septembre sur la décapitation d'un journaliste américain au Pakistan,Daniel Pearl,"Un coeur invaincu" suit,en temps supposé quasi-réel,la quête de vérité de la femme de la victime,par ailleurs auteure du livre dont le film est tiré.Constamment dans la tension des conflits et dans l'attente d'une réponse sur l'état de son mari,la femme de Pearl se bat autour des membres de recherches et d'un pays tentaculaire qu'elle ne semble pas comprendre.Winterbottom dresse là un beau portrait de femme-courage,gérant à la fois ses craintes,sa grossesse et les menaces multiples,le chantage des groupes extrêmistes comme l'irresponsabilité du gouvernement américain.Là où le bat blesse,ce n'est pas tant dans la forme,mais plutôt dans le fond.En apparence,le combat du coeur en vaut la chandelle,avec ce qu'il faut de cris efficaces,de longueurs inévitables,de pleurs en averse et de dialogues hollywoodiens qui sonnent justes,déclamés avec conviction par une Angelina Jolie engagée corps et âme dans son rôle.Mais,si l'on prend la peine de creuser au-delà,"Un coeur invaincu" s'avère être un petit ratage.Le sujet méritait certainement mieux;car derrière cet Hollywood-là (à première vue sans grands artifices lacrymaux dans sa base) se cache un auteur certain : Winterbottom.Et ce dernier,à vouloir dépouiller son film et chercher dans le naturalisme profond (à reconsidérer au final...),accouche d'une oeuvre trop brute,trop directe,et un brin prétentieuse.Prenant des allures de thriller grâce,entre autres évidemment,à l'affichage d