Ce film, réalisé par Céline Sciamma et sorti en 2007, est bien mauvais ! C'est l'histoire de trois jeunes filles qui se cherchent sexuellement et qui vont à la piscine. Voilà, il n'y a pas grand-chose d'autre à ajouter à un synopsis annonçant un film cliché. Cliché dans le sens où lorsque j'ai vu que le film avait été sélectionné au festival de Cannes, je savais à peu près à quoi j'allais avoir affaire, surtout au vu du sujet. C'est effectivement symptomatique du festival du Cannes et cela fait partie d'un problème plus général dans le cinéma français, celui d'une certaine hypocrisie. Dès qu'un film au sujet mélo-dramatique, et en plus progressiste comme ici, très lent et impersonnel sort, alors c'est automatiquement un chef-d’œuvre. Nous avons cependant de très bons films d'auteur, je ne crache absolument pas dessus, mais au bout d'un moment, il faut arrêter de récompenser n'importe quel film un peu chiant, sous couvert de l'auteurisme. Pourtant, le sujet n'est ici pas complètement inintéressant et c'est important de traiter ce genre de chose, surtout à travers des personnages adolescents, mais il est tout simplement très mal traité ! Déjà, on a du mal à comprendre les relations entre chaque personnage tellement ces derniers sont froids et impersonnels et puis, même dans les scènes censées faire passer certaines émotions aux spectateurs, le film reste froid et hermétique, il n'y a strictement aucune émotion. Le film se contente alors de filmer les relations entre ces personnages qui, certes évoluent, mais évoluent vers quoi, on ne sait jamais vraiment. Je ne pense que cela vienne des acteurs, car Adèle Haenel est en général assez bonne par exemple, mais vraiment de la volonté de la réalisatrice de vouloir faire quelque chose de très intello, surtout qu'elle sort, rappelons-le, à ce moment là de la Fémis (plus élitiste, tu meurs). On se retrouve alors avec un film vraiment très long dans lequel il ne se passe rien et devant lequel on s'ennuie réellement du début à la fin, qui est d'ailleurs torchée on ne sait comment. "Naissance des pieuvres" est donc, en ce qui me concerne, la représentation de ce que j'exècre dans le cinéma français, c'est-à-dire des pseudo-films d'auteur qui prennent les spectateurs pour des cons, ainsi que les festivals qui les représentent.