Le pédigrée de ce film bis italien des années 80 ne vous avait peut-être pas mis la puce à l'oreille. Les premières secondes, dévoilant une maquette pour le moins approximative de ville en carton frappée par une "tête nucléaire" (enfin un pétard, quoi), suffiront à vous convaincre. On est ici face à l'une des nombreuses copies transalpines au rabais de "Mad Max 2", une référence à l'époque. Qui plus est, c'est Enzo G. Castellari derrière la caméra, la maestro responsable d'autre plagiats pour le moins douteux... On retrouve ainsi un héros solitaire, au passé sombre et au volant d'un bolide redoutable, qui protège une communauté de bisounours contre un groupe de barbares de la route. Tout en se faisant aidé d'un side-kick malin. Aucun gant n'est donc pris, tout ici est calqué sur Georges Miller, le talent et le budget en moins. Acteurs aux fraises, armes qui font "piou-piou" (visiblement bruitées par le même synthétiseur que celui utilisé pour la BO kitschounette), véhicules bricolés, dialogues stupides, costumes improbables (le plexiglas, c'est fantastique !). Tout respire le low cost ! En prime, on retrouve l'inévitable stratagème utilisé par ceux qui veulent faire du post-apocalyptique au rabais : tourner dans une carrière abandonnée. Il faut dire qu'avec les coiffures aussi improbables que lustrées des méchants, les coûts du maquillage ont du engloutir une grosse part du maigre budget... Toutefois, ce qui distingue ces "Nouveaux Barbares" de leurs nombreux comparses italiens de l'époque (tous aussi peu scrupuleux), c'est la "touche" Castellari. Le réalisateur se la joue souvent Peckinpah, incorporant des ralentis par paquet. Sauf que dans un film de poursuite, difficile avec ce procédé d'insuffler de la tension... D'une part, cela fait pale figure par rapport aux films survitaminés de George Miller, d'autre part on voit bien que les véhicules n'avancent qu'à 30 km/h... Néanmoins, ces ralentis permettent de mettre en vedette les vraies stars du film : les mannequins en mousse ! Têtes qui explosent, corps transpercés, décapités, flingués, ou écrasés, Castellari semble particulièrement fier d'exposer ses objets fétiches dans diverses exécution sauvages. On soulignera tout de même une idée originale : la tension sexuelle entre le héros placide et le méchant cabotin. Ce qui donne lieu à une scène assez osée pour l'époque, et à sa contre-partie : la vengeance finale du protagoniste, particulièrement grotesque.