Il s’agit d’un ensemble de cinq films (environ sept heures en tout) qui racontent la WWII en Russie, vue du côté soviétique, de la bataille de Koursk (juillet 1943) à la chute de Berlin (avril 1945).
Du point de vue historique, il faut lire «La Russie en guerre» d’Alexander Werth, éditions Taillandier, collection Texto, 2011, deux volumes (réédition, l’ouvrage date de 1964) pour bien comprendre. J’insiste, il s’agit d’un livre d’histoire.
Du point de vue cinéma, c’est très chaotique, imprévisible, le scénario est souvent décousu, anecdotique, et tout d’un coup il y a des scènes à grand spectacle à couper le souffle et il ne s’agit pas des scènes de combats lesquelles sont toujours ratées.
Ces films ont un côté images d’Epinal, mais des images qui bougent.
Les scènes de reconstitution présentant Staline, Hitler, Churchill, Roosevelt, Mussolini, sont stupéfiantes, on se demande où ils ont trouvé les sosies et historiquement, quoique d’une façon sommaire, ça tient la route.
Le réalisateur a disposé de moyen gigantesques, l’Armée Rouge à volonté. Quand on voit dans la plaine d’Ukraine deux-cents T34, ce sont des vrais, pas des clones numérisés, les figurants non plus.
La bataille de Berlin a été tournée a Berlin dans des quartiers de Berlin-Est pas encore réhabilités, le décor était intact.
J’imagine que ces films ont été réalisés pour la consommation intérieure soviétique, 1965-70 c’est en pleine guerre froide et la Grande Guerre Patriotique est un élément fondamental de l’histoire du pays, et pas du tout pour être montrés au monde occidental.
C’est probablement pourquoi il y a dans ces films des zones d’ombre pour nous qui ne l’étaient pas pour les spectateurs soviétiques.
On trouve des critiques de ces films sur le Net, il y a du pour et du contre, normal, pour ma part je ne trouve pas qu’il s’agisse de propagande, pas plus que les Napoléon de Sacha Guitry ou d’Abel Gance par exemple.
On trouve facilement ces films en VO sur le Net. Chaque personnage parle sa langue et une voix russe masculine apporte la traduction en russe (même pour les femmes) ; c’est un peu déroutant au début mais on s’y fait.
Des sous-titres français disponibles ici :
http://victoire.b.free.fr/VO.ST.FR./index.php
Note pour les amateurs de VF : je préfère ne rien dire, je serais désagréable.
Un plus qui compte beaucoup pour moi, pour une fois on échappe au clinquant hollywoodien.
Un moins, comme tout les films de guerre, celui-ci n’en montre pas les horreurs...