Un beau drame humain, sobre, pas racoleur, flirtant avec un brin de sensualité, ce qui peut surprendre. Cela dit, les spectateurs qui recherchent un film d'action, un film où ça s'engueulent, passez votre chemin. Ce sont quasiment deux heures de description lente du deuil, de l'après-deuil, l'identification, la procuration, le sens de la vie et les motivations à vivre, l'être aimé, l'amour véritable... L'on pourrait se permettre par moment, ou souvent en réalité, de blâmer ce film pour être trop larmoyant, etc... Je ne le pense pas: à part des gros plans sensuels dont la place peut être remise en cause, l'œil un peu ronchon et perpétuellement insatisfait ne verra que du lacrymal. C'est se tromper. Se tromper de film surtout. Très rares sont les passages sur la sensualité, et après tout, cela fait partie de la vie, rien d'anormal même dans le deuil. Sauf que, lorsque c'est H. Berry on le dénonce aussitôt pour tirer dessus en scandant au film facile, racoleur. Pourquoi se cantonner à ces rares passages? le film est étonnamment très sobre. Sinon une mauvaise foi... Le seul reproche que je lui ferais, c'est qu'à nouveau, l'histoire se passe au sein d'une famille de classe aisée. Tout est beau, tous sont bien élevés. On s'autorise ainsi de belles images, faciles, et oui les gros plans deviennent alors possible sans faire fuir le spectateur amateur... Et puis critiquer cette maigre opulence revient à critiquer les rares scènes de sensualité (qui trouvent une justification), ce dont je me garde donc. Et puis ce serait aussi ne rien avoir compris du message aussi simple et banal que primordial: accepter le bonheur, et par extension, toutes les autres maximes du même acabit.