Puisque James Bond a visiblement peu le cœur à la plaisanterie, c’est à “Max la menace” que revient le devoir de faire rimer “espionner” et “amuser”. Un exercice pas spécialement nouveau (Austin Powers, Johnny English et OSS 117 sont déjà passés par là), mais dans lequel il se révèle assez doué pour remplir sa double-mission : sauver le monde, et nous faire rire. Sauver le monde, parce que comme le KAOS a décidé de réduire quelques grandes villes en poussière, et que tous les agents du CONTROL sont grillés, c’est Maxwell Smart, alias l’Agent 86 qui devient le seul à pouvoir contrer ces plans diaboliques, avec l’aide de la célèbre Agent 99. Nous faire rire parce que c’était déjà le cas dans la série crée par Mel Brooks dans les années 60 (dont il ne reste plus ici que de vagues gadgets exposés dans un musée), et qu’il n’est pas question que ça change sur grand écran, surtout si c’est Steve Carrell qui régale. Physiquement plus proche de l’analyste que de l’agent de terrain, le comédien apparaît vraiment comme un choix idéal pour incarner ce héros malgré lui, champion incontesté de la gaffe, qu’il élève au rang d’art avec un visage toujours impassible, malgré les catastrophes qu’il déclenche. Secondé par la belle Anne Hathaway, avec qui il forme un duo plaisant, mais aussi par Alan Arkin, Dwayne “The Rock” Johnson ou Terence Stamp, le comédien de “Little Miss Sunshine” emporte tout sur son passage, sans pour autant que Peter Segal ne fasse rien d’autre que le regarder faire. Désireux de toujours dynamiser sa mise en images d’un scénario un poil long (trop de péripéties en regard de la simplicité de l’intrigue), le réalisateur se paie tout de même le luxe d’orchestrer des scènes d’action soignées et époustouflantes, tel le final situé sur un train filant à toute allure, entre deux piques lancées à l’actuel gouvernement américain. Un peu redoutée, “Max la menace” s’avère finalement être un bon divertissement, drôle et spectaculaire, et qui assure un max.