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Un visiteur
4,0
Publiée le 19 mars 2007
Portrait esquissé d'une dérive vers le vide, Montag ne se permet aucun compromis pour suivre un personnage principal qui erre vers un ailleurs inexistant. Une violence sourde et une grande tristesse entourent ce film qui s'impose frappant de justesse.
Le jeune cinéma allemand est toujours aussi audacieux : Kholer nous emmène ici sur de subtiles voies de traverses, tant narratives que philosophiques. Une jeune femme, visiblement heureuse avec son mec et leur fille, se met brusquement « en vacance » : elle part en voiture sans crier gare et va errer dans un grand hôtel à moitié désert, perdu dans la forêt. Rien d’explicite ne va se passer, juste quelques rencontres incongrues, beaucoup de déambulations et une sorte de lassitude tendue, une attente sans objet. Refusant toute psychologie, à part la découverte d’une nouvelle grossesse, au début du film, qui pourrait être l’élément déclencheur de cette fugue existentielle, le film épouse le flottement de son héroïne. Mais un flottement inquiet, comme une tension sourde, qui nous happe et nous travaille en profondeur. Et dont les échos se font très actuels. Même si le film accuse des longueurs, s’il se termine de façon bien trop explicite et s’il aurait gagné à se rapprocher d’avantage de la frontière d’un fantastique intérieur à la « Hôtel », il demeure un objet cinématographique assez fascinant.