Du beau monde dans ce film de Ralph Nelson, Sidney Poitier, Michael Caine, Rutger Hauer qui effectuent chacun une prestation magistrale. Film politiquement engagé puisqu'il traite de l'apartheid en Afrique du Sud dans les années 1970, Ralph Nelson décide de montrer comment les personnes de couleur noire étaient traitées et signale que cette communauté se comptabilisait à 18 millions contre 3 millions seulement pour les blancs. A ce titre, on se demande comment la première communauté supérieure en nombre s'est laissée dicter la loi par la seconde qui a profité durant les colonisations de leur supériorité de leur savoir dans les sciences techniques et militaires pour s'imposer. Alors le réalisateur ne s'apesantit pas sur le sort des victimes, il les évoque mais préfère davantage distiller efficacement une intrigue aventurière pour à la fois informer le spectateur mais également pour le divertir. Le scénario est riche en rebondissements et en action pure, Ralph Nelson a le sens de la qualité scénaristique et du spectacle à l'image de Paul Verhoeven. Le film démarre tambour battant et le rythme ne s'essoufle jamais, la violence est très présente bien sûr mais contrairement à "Soldat bleu", le sang et les images chocs sont peu présentes, Ralph Nelson privilégiant cette fois le plaisir à l'effroi. On retrouve dans ce film des caractéristiques classiques de l'homme et de la femme, la cupidité, l'égoïsme, la traîtrise, la vengeance bref le titre français de ce long-métrage porte bien son nom. Impossible de s'ennuyer, le scénario, la tension et l'action sont étroitement liés tout le long du film et nous réserve des séquences d'anthologie comme cette fantastique poursuite en avion qui figure parmi l'une des plus angoissantes et des mieux filmées dans l'histoire du cinéma. Au final, le réalisateur Ralph Nelson signe un film d'aventure et d'action sur fond de question politique dérangeante pour l'époque ce qui lui donne la vertu d'un courage certain. Faire du grand cinéma pour mieux dénoncer une injustice, c'est la marque des plus grands. Ralph Nelson réalise un immense chef-d'oeuvre du septième art et prouve qu'il appartient bel et bien à la catégorie les plus grands cinéastes du vingtième siècle.