Les a priori sont vastes, la salle de cinéma est vide, les bandes annonces sont étranges, les critiques : un pur lynchage.
Une Adaptation.
On pourra dire que le film de MH n'est pas une adaptation version "seigneur des anneaux", suivant scrupuleusement le livre, de son début problématique, à sa fin (heureuse ou non). Le moindre des respects que l'on puisse porter à cet effort de création est celui, de la part de MH, d'avoir fait un choix.
Car c'est ce que MH a fait, il a fait un choix: celui de la création, de l'expression artistique et sensible, d'une tentative de transmission de l'essence de l'artiste au travers d'un ensemble de décors mitigés, sublimes et kitchs, de dialogues d'un pur style houellebecquien aux paroles parfois téléphonées, de la mise en scène de clins d'œil, subtils ou non, d'humour très houellebecquien, de poésie graphique et d'adaptation risquée. MH est un homme courageux, car ce film est une vraie prise de risque, un véritable ovni, captivant, qui fait froncer les sourcils, qui peut frustrer ceux qui aimeraient voir les passages du livres inexistants dans le film.
MH a fait un choix, celui de mettre à l'écart la critique sociale développée par l'humoriste dans le livre (d’ailleurs on ne sait même pas qu’il est humoriste), d'exprimer, au sens poétique, un court passage du livre et de le laisser croître comme des racines, une bouture extraite de l’œuvre sur papier.
L'ensemble est cohérent.
L'effort conséquent sur les décors, sur les paysages splendides et les huis clos au carton-pâte futuriste, laissent une impression d'étrangeté intellectuelle, d'invraisemblance et
d'étonnement.
Quels sont les buts d'une œuvre cinématographique ? De passer un moment léger en suivant une histoire très schématisée à la technique irréprochable et au scenario bidonné à grand coup d'intellectualisme et de lieux communs intellectuels français (« e.g. la boite noire, ne le dit à personne) » ? Ou bien de recevoir en plein visage, d'être submergé, d’