Avis sur La Femme et le pantin

Marlene Dietrich joue les femmes fatales et se joue des hommes... Dietrich a été et sera beaucoup plus fatale que dans ce film où le maquillage ne met pas tant que ça la star en valeur et le défilé de mode gêne un temps soit peu le jeu de la star. Le cynisme de l'héroïne est particulièrement en avance sur son temps (tournage au début des années 30) et les hommes sont si futiles que le film vaut déjà que pour son audace (sur son temps évidmment). Cependant la psychologie reste trop primaire et le face à face entre les deux hommes pas assez approfondie. Un bon film mais le duo Sternberg-Dietrich a fait beaucoup mieux.

Un film qui a des atouts certains : de beaux cadrages, une réalisation maîtrisée, et surtout une formidable actrice en la personne de Conchita Montenegro... Mais ce long métrage, bien qu'audacieux et avant-gardiste par certains aspects, a mal vieilli.

D'une facture très classique tout de même, il ronronne quelque peu, rien de vraiment surprenant, les scènes sont convenues et le montage est trop lâche, les scènes sont étirées sans raison valable.

Surtout, la vision du couple et de la femme est très datée. Ce jeu de "je t'aime moi non plus" est saoulant à force, car répété à de nombreuses reprises : ça va, on a compris ! Le héros masculin paraît bien terme et timoré, on a envie de lui mettre un coup de pied au c.. pour qu'il se ressaisisse.

Quant à l'héroïne, elle a un personnage et un jeu très moderne, mais la fin du récit est d'un autre temps : alors qu'elle se refuse à son riche et aristocrate amant, il lui suffit de lui asséner une dizaine de torgnoles pour qu'elle se transforme et l'aime d'un amour pur, car tout d'un coup elle le découvre sous son meilleur jour (sic), en homme viril... Autant dire que cette tournure des événements pas crédible pour un sou ne passe plus aujourd'hui...

Au total, le ton du film, déjà vu et passéiste, l'emporte sur ses qualités, ce qui m'a rendu son visionnage pénible. Dommage, car il y a quelques bonnes idées ici et là. C'est donc une curiosité tout sauf indispensable...