Ce genre de choses, on croit que ça narrive quaux autres. Encore plus lorsquon est un membre de la Crim habitué aux faits les plus divers, comme le Capitaine Malinowski. Aussi, le jour où sa propre fille est violée et assassinée, cest le monde autour de lui qui seffondre. Devenu plus proche de sa bouteille de whisky que de sa femme, il accueille avec soulagement larrestation du principal suspect, qui passe rapidement aux aveux, avant dêtre condamné à 30 ans de prison. Sauf que, de se cellule, Daniel Eckmann va clamer son innocence, et, via des lettres adressées au policier, faire prendre conscience à ce dernier que le vrai meurtrier court peut-être toujours.
Une contre-enquête simpose donc, orchestrée par Franck Mancuso, ex-membre de la Police Judiciaire, qui se lance derrière la caméra, après avoir co-écrit le scénario de 36, quai des orfèvres, et soriente tout naturellement vers le polar.
Un genre qui lui permet de mettre son expérience policière au service de la vraisemblance et de lauthenticité, très prisées dans le cinéma français actuel. Il nest donc pas surprenant de voir Contre-enquête marquer des points grâce au réalisme des situations décrites. Un réalisme relayé par une mise en scène sobre et sans esbrouffe, mais pas dénuée doriginalité pour autant. Car, soucieux de se démarquer des codes habituels du polar, le néo-réalisateur situe son histoire en plein été, donnant ainsi un soupçon de luminosité à une intrigue sordide. Faisant preuve de la même originalité dans le casting, il fait de Jean Dujardin un flic meutri. Et, aux antipodes de Brice de Nice ou OSS 117, celui-ci confirme ce quil laissait entrevoir dans Le Convoyeur : un vrai talent de comédien.
Du coup, il est dommage que Franck Mancuso use de tant dellipses pour préserver sa révélation finale (suprenante ceci dit). À trop nous cacher de choses, il nous laisse parfois trop à distance de sa Contre-enquête, qui n'en reste pas moins un coup d'essai plaisant.