L'histoire d'une lesbienne qui est New-Yorkaise, donc elle est bi, et en plus elle sort avec une femme en même temps.
Rien qu'avec ce résumé, on est loin de Woody Allen, qui n'a que rarement évoqué la futilité de la sexualité rapportée aux préférences sexuelles, obstinément hétéro qu'il semble être.
Dans le même genre, on a beaucoup d'autres propositions, dont Almodovar pour les chefs d'ouvres et « Ma mère préfère les femmes, surtout les jeunes » pour la légèreté.
C'est un petit mélange de tout ça, et même de « Go fish » par moment, l'underground en moins.
Car on est devant une vraie comédie américaine, sans peur et sans reproche, de même que dans le Marais, certains New Yorkais ne se posent même plus l'existence d'un monde sexuel parallèle, autant que transversal. On parle aux intellectuels, aux « Open mind » et aux laïcs purs, ceux qui savent construire leur bonheur avec leurs mains et leur tête, sans attendre d'aide de qui que ce soit, et encore moins de règles venues d'ailleurs. C'est sans doute ce qui est agréable et raffraichissant dans notre Paris de plus en plus envahi par les voiles et les coups de butoirs désormais mensuels à la libre expression laïque.
On savoure un moment de tranquillité et de plaisirs, littéraires, libertaires et intellectuels, tout autant que transgressifs.
Si l'on oublie la première minute horrible (mal filmée, mal jouée) et que l'on reste dans la salle, on se retrouve à déambuler plaisamment dans un Greenwich baigné de soleil estival, on se sent heureux, content pour l'amour des lesbiennes, content pour les échanges fructueux entre certaines frontières, bref, c'est le bonheur.
Enfin, à condition d'oublier le côté cliché de New York, l'absence totale d'acteurs connus ou charismatiques (ou même simplement beaux) autant qu'une mise en scène et une photographie sans aucune saveur.
Heureusement, les dialogues sont alertes, non caricaturaux (sauf peut-être de l'intelligentsia côte Est) et souvent drôles. Sans les lourdeurs ou la sensiblerie de « Bridget Jones » par exemple.
C'est bien sympathique néanmoins, surtout ces derniers temps quand l'on est parisien.