Encore un exemple de divorce entre critique et public. Ce film, qui a été copieusement ereinté à sa sortie, poursuit un trimestre plus tard son petit bonhomme de chemin dans pas mal de salles, y compris de quartier. Film bouffi pour ménagères de moins de cinquante ans, nourries à la collection Harlequin, dirent-ils, ces bons critiques. Eh bien lecteur, tout ce qu'ils vous ont dit.... est vrai! Les décors d'intérieur, tout de velours, tapisseries, tentures sortent de la version médiévale de "Maisons et jardins". Le sémillant Eric Bana, athlétique et... sympathique n'a rien à voir avec le gros homme à l'oeil cruel que nous révélent ses portraits. Voir une aristocrate enfourcher sa monture pour parcourir, seule, et de nuit, la route entre Londres et le Kent déclenche une franche hilarité. Et, less but not least, il semble que la belle Mary Boleyn ait été une sacrée putain, à laquelle on prête moultes liaisons (mais probablement pas de progéniture avec Henry VIII)... Rappelons que, dans le film, l'oncle des Boleyn, le duc de Norfolk, veut fourrer dans le pieu du roi, dont le mariage avec Catherine d'Aragon bat de l'aile, une de ses très jolies nièces pour affermir sa position politique à la cour. La douce Mary ne va au lit que par amour alors que sa soeur Anne la remplacera -pour son malheur!- dans le coeur et le lit de Barbe-Bleue par ambition. C'est du pipeau. La pure Mary était en vérité une mary-couche-toi-là. Bien. Reste que.... on passe deux heures délicieuses avec ce reportage exclusif de Gala à la cour d'Henry VIII. On s'installe dans son fauteuil comme dans un vieux chausson. Tout est beau, tout est joli, à commencer par Nathalie Portman vipérine à souhait et Scarlett Johansson, exquise, débarassée de ce carmin dont elle se barbouille en général pour les photographes, elle retrouve ce charme intemporel, médiéval, démodé de la jeune fille à la perle. On suit avec délice ces péripéties d'alcove..... Faut pas avoir honte, de temps en temps, de se faire plaisir!