C'est l'histoire d'une blonde et d'une brune dans la cour d'Henry VIII. Le roi s'amourache de Anne - la brune - , qui fait bien exprès de le draguer pour coucher avec lui et atteindre les faveurs royales. Mais la blonde, un peu plus pulmonaire, le séduit involontairement, et le voilà entre deux eaux. Quand on voit les filles, on se dit qu'il a de la chance, le roi. Mais avant de continuer cette sympathique petite histoire, qu'est-ce que c'est que ce film? "Amour, gloire et beauté" au XIVème siècle? Un porno en costumes? Et bien dans le pitch (tiré d'une histoire vraie et fort connue sur les soeurs Boleyn), il y a un peu de ce dernier, mais dans la mise en image, il y a aussi un peu de série télévisé pour trentenaires désabusées, avec une folle histoire de liaisons, d'adultère, et enfin, pour les plus récalcitrants, un petit peu d'inceste. Non pas que l'histoire ne soit pas passionnante, mais la façon dont Chadwick la scolarise fait mal au coeur. Presque guimauve, son film, pauvre en rebondissements et d'une exquise platitude visuelle, frôle le sur-place. Tout est statique (les mouvements autant que la dramaturgie), et le souffle grandiose, l'envergure potentielle des décors et des costumes, s'enfuit au profit d'une mise en scène très classique, sans âme, sans voix ni projection. L'émotion est transparente, la dureté et les lâchetés gouvernementales liées à la direction d'une Eglise barbare ne sont jamais mises en valeur, et les acteurs, à l'exception de la toujours aussi grande Natalie Portman, se figent dans la froideur des pierres du château ; Eric Bana, fade et loin de la carrure du roi, se ridiculise, et Scarlett Johansson, d'une platitude fatiguante, énerve en soeur potiche et 'naturellement belle'. Bref, Chadwick s'est appliqué, mais au final, l'oeuvre semble tellement absente et est tellement dénuée d'audace qu'elle nous fait ronfler gras. Un oeil, de temps en temps, se ballade pour vérifier les soeurettes, tout ça pour dire à quel point il est triste qu'un f