Cher Monsieur Eastwood, vous étiez beau comme un Dieu américain, vous avez su rester magnifique, vous êtes un acteur génial, et, avec le temps, vous avez fait des films de plus en plus forts et personnels, des films claires aux lignes précises, mais au propos toujours très dense. Vous étiez beau et vous êtes devenu profond. On vous regardait, acteur, comme un soleil, on voit vos films aujourd'hui, comme de vastes océans. Des étendues immenses et troublantes, pleine de plis et de creux. Iwo Jima est un sommet dans votre filmographie. Jamais vous n'aviez été aussi âpre et pertinent. Ce que vous dîtes du vieillissement, de film en film, devient une vraie réflexion sur la mort, la disparition, les traces qu'on laisse après notre passage. Vous êtes un cinéaste métaphysique et digne, jamais abscons, toujours populaire, et tant mieux. Ces cinéastes là sont rares. Le classicisme que vous traquez me fait croire en la puissance universelle du cinéma. Vous faîtes définitivement partie des grands et des inoubliables. Iwo Jima vous honore, et m'enchante. Merci. Cordialement, Glissante.
La renommée de Clint est grande et méritée! Ce film est sublime! D'une noirceur totale! Et très profond, et très humain à la fois! Cinéma non mental, cinéma de la peau! Bouillant de vie! J'en balbutie!
noir et vert - l'image - la guerre - image passée - pesante - quelques morts - la voix des morts - qu'on entend - des lettres - des plaintes - des hommes qui se sentent seuls - des hommes qui ont peur - des hommes qui vont devoir se battre - et le devoir et l'homme, se contredisent - des hommes qui se parlent entre eux - avant l'attaque - dans le présage de la mort - ces hommes - sur une île - disparaîtront - le film - leur donne une vie nouvelle
Beau film de guerre, presque un western. Les figures masculines sont chargées d'une mélancolie très Far-West. C'est, comme souvent avec Eastwood, profond, bouleversant, juste, dense, habité, et acerbe. Le tout sans que ça ait l'air d'avoir été le moins du monde travaillé.
Autant j'ai trouvé "Mémoires de nos pères" complétement raté, au moins sur le sujet, finalement sans intérêt (ou purement américain). Autant "Lettres d'Iwo jima" est selon moi un pur chef d'oeuvre. Pour nous occidentaux, il est assez incroyable d'avoir de l'empathie pour "l'ennemi" et ce film est finalement une grande oeuvre humaniste contre la guerre quelque soit le coté ou l'on se place. Le scénario est bien ficelé et tient en haleine même si on se doute de la fin. La photographie est crépusculaire. Les acteurs sont tous merveilleux et charismatiques. Eastwood a évité le coté mielleux des productions hollywoodiennes (Soldat Ryan, Platoon etc.) et montré la guerre telle qu'elle est à savoir une souffrance physique et mentale. Bref, que du très bon. Un grand film. De grandes émotions.
Un très bon film sur la guerre qui ne fait que confirmer le talent de Clint Eastwood derrière la caméra. On y découvre les soldats japonais coincés entre leur désir de protéger l'Empire, de revoire leur famille...
Un film avec une approche non classique des combats de la 2nde GM.
Eastwood, le maître de guerre nippon...de l'autre côté du miroir. "L'inspecteur Harry" ne cesse de nous surprendre quant à la grâce de son art. Pourtant sa seconde réalisation, le splendide (à tous points de vue) "Breezy" (73) annonçait l'émergence d'un des meilleurs cinéastes actuels. Il faudra attendre quinze ans, avec "Bird", et la perspicacité de Gilles Jacob (le "sélectionneur" des films présentés à Cannes) pour le considérer à sa juste valeur et assister au début d'un parcours sans faute, dont les points d'orgue sont "Impitoyable", "Un monde parfait", "Sur la route de Madison", "Mystic river" ou encore "Million dollar baby". Qui aurait pu imaginer que "Dirty Harry", personnage monolithique par excellence (quoique ses failles pointaient à l'horizon, forcément ce n'était pas "Robocop"), puisse accoucher d'une oeuvre aussi universelle par son humanité... D'autant plus qu'après "Mémoires de nos pères", il se faufile dans la peau de l'"ennemi" (vu sa nationalité), à l'écart de toute prise de position ultra-réductrice. Les Japonais apparaissent comme des humains, avec toute leur palette de sentiments, qui ne demandent qu'à sur...vivre. On est aux antipodes de "Tora ! Tora ! Tora !", où ils étaient décrits de manière caricaturale comme l'adversaire sanguinaire et aliéné à éliminer à tout prix. Une marche funèbre traitée sous la forme épistolaire qui a reçu le Golden Globe du meilleur film... en langue étrangère. De sorte que le souvenir ne soit pas oblitéré par le temps.
Eastwood dépeint avec intelligence et brio le thème de la guerre, en nous montrant que finalement les guerres ne sont pas faites par des guerriers sans âmes avec d’un coté les bons et de l’autre les salauds mais qu’il y a surtout des fils, des frères, des pères, des maris avec leurs espoirs et leurs craintes d’un coté comme de l’autre de la ligne de front, des hommes pris dans un engrenage sanglant dont le seul moyen d’en sortir est de vaincre ou mourir. Leur tort ? Etre né dans le mauvais pays au mauvais moment. Une œuvre humaine et bouleversante.
Aprés le magnifique "Mémoires de nos pères", Clint Eastwood refait un autre film sur la bataille d'Iwo Jima mais cette fois ci du point de vue du clan ennemi des Américains, les Japonais. "Lettres d'Iwo Jima" est un film poignant, chargés d'émotions sur de jeunes soldats Japonais qui sont obligés malgré eux de quitter pour la plupart d'entre eux leurs femmes et enfants, pour mourrir aux combats et servir leur patries. Certains d'entre eux écrivent des lettres à leurs proches pour raconter leurs vies sur le front et comment ils imaginent leurs retours avec peux de chances. Mais est-ce que cette guerre contre les Américains est vraiment utile à mourrir et sont-ils vraiment ennemis pour une bataille qui n'a que d'enjeux politiques?? Certaines lois Japonaises sont trés strictes en temps que militaires comme en témoignent certaines scènes ou le soldat doit se sacrifier en mettant fin à ces jours lorsque son poste de base est prise d'assaut par le clan Ennemi, pour l'honneur de son pays. Un film tragique, émouvant, tranchant magnifiquement mis en scène par l'un des derniers maitres du septième art, monsieur Clint Eastwood, accompagné sur la mélancolique bande originale signé par son fils Kyle (Qui jouait le fils de son père prédédemment dans "Honkytonk Man" d'Eastwood). Les interpretes du film sont excellents comme le vaillant général incarné par Ken Watanabe, le jeune soldat innocent Kazunari Ninomiya ou le cavalier médaillé des jeux olympiques incarné par Tsuyoshi Ihara. Un grand film sur des soldats ennemis des Américains durant la seconde guerre mondiale pourtant proche d'eux.
Humanité, courage, rigueur d'une armée se sachant perdue d'avance. Un GRAND film montrant la face digne du perdant devant la mort. Merci Clint j'avais déjà formidablement appricié MEMOIRES DE NOS PERES. Et je suis enchanté d'avoir vu LETTRES D'IWO pour complèter certaines idées d'un des 3 Héros du premier film
Très prometteuse, l'idée de Clint Eastwood: présenter la bataille d'Iwo Jima en deux films, l'un du point de vue américain, l'autre de celui des Japonais. Une comparaison effectivement très intéressante. Mémoires De Nos Pères était une grande réussite, mêlant habilement scènes de combat et analyse humaine profonde et juste. Mais le second volet est malheureusement inférieur, de par sa lenteur excessive, son manque d'action et surtout de scénario. Vraiment instructif... à condition de s'accrocher!
Avec des couleurs inutilement délavées, ce film est en fait plus proche du film intimiste que du film de guerre. Il est à voir si vous souhaitez une description des personnalités et de la psychologie des soldats japonais pendant 1h30 plus 30 mn de scènes "d'action" mollement filmées. Ce film est lent, et on s'ennuie la 1ère heure où il n'y a absolument aucune action. 1 heure de "bla bla bla, flash-back, bla bla bla … ". La 2ème heure décolle un peu, et mes paupières avec. Il était temps car j'avais saisi la télécommande et je m'apprêtais à appuyer sur la touche Off. 30 mn "d'action" mélangées à 30mn de repassette des clichés de la 1ère heure. Les lectures des lettres que les soldats écrivent à leurs mômans ou à bobonne, sont d'un réchauffé ! Cliché du simple soldat qui est le seul à ne pas penser comme un gros bourrin qu’ « Honneur » (ils oublient vite Pearl Harbour) et « Patrie » ne sont pas les seules raisons d'exister. 2 h pour montrer que les soldats japonais ne sont ni plus ni moins que des hommes comme les autres soldats des autres armées. Les officiers jusqu'au rang de capitaine inclus, ne sont que des crétins fanatiques qui conduisent inutilement à la mort les soldats dont ils sont sensés assurer le commandement. Ce n'est qu’à partir du grade de commandant qu'on retrouve réflexion et considération à l'égard des soldats. Le film soulève-t-il la question de savoir si le soldat japonais est le seul disposer de la particularité d'avoir un cerveau qui rétrécit avec le grade, jusqu'à disparaitre totalement chez les officiers subalternes, avant de réapparaitre d'un coup avec le grade de commandant ? Cette grosse tare est-elle cette vertu qui leur est propre et qu'ils appellent « discipline » ? Sauf de persister à croire que l’armée japonaise est fondamentalement différente des autres armées, c’est un film non indispensable pour nous faire prendre la mesure de l'universalité de la connerie. C’est un film non indispensable tout court !
Réaliser deux films de guerre dans un face à face humaniste voilà le défi qui relie les "Mémoires de nos pères" et les "Lettres d'Iwo Jima". La couleur utilisée (un noir et blanc avec un soupçon de couleur)donne une dimension sur les combats et les évènements sans insister sur le coté sanglant. C'est un mélange unique qui ne prend jamais parti. Les hommes des deux camps traversent espoir, orgueil, et désillusion, ils sont semblables, égaux. En somme ces deux films de guerre font l'éloge de la paix, pour que nous n'oublions jamais que derrière la guerre, se trouve toujours des Hommes. Mon conseil: Voir les 2 à la suite.