Retour aux sources du mythe du vampire avec l'oeuvre de Neil Jordan. On se plonge dans les méandres des pensees vampiriques, leurs états d’âme, le tout a travers un personnage lui-même vampire, nomme Louis de Pointe du Lac. Il retrace sa vie de vampire, de sa "renaissance" jusqu'au présent.
Le film s'ouvre donc sur cet entretien, ou l'on retrouve Louis entrain de se confesser a ce journaliste. Il nous fait decouvrir son désespoir dans ses dernières heures d’humanité, avant de croiser le chemin de Lestat de Lioncourt, qui le transforme. Ici, le mythe du vampire est plus ou moins respecte : alors que la transformation est conforme a la legende (boire du sang de vampire, mourir, puis se nourrir), l'auteur du roman d'ou est tire cet adaptation, Anne Rice, nie la peur des crucifix et de l'eau bénite. Nos prédateurs n'en sont que plus dangereux, les vampires sont présentés comme des êtres charmeurs, manipulateurs et vicieux. Et c'est pour le plus grand plaisir du spectateur que l'on decouvre Lestat, personnage qui incarne parfaitement ces êtres condamnes a voir le monde évoluer sous leurs yeux.
Ces personnages doivent beaucoup a leurs interprètes, qui sont ici remarquables et, il faut l'avouer, parfaitement convaincants. On cite donc Tom Cruise, qui nous livre une impressionnante prestation dans la peau de Lestat. Vampire sans pitié perverti par les années, et surtout l'amertume, le regret éternel de ne pas avoir eu le choix de mener cette vie la, il essaye tant bien que mal de combler cette frustration constante en tuant régulièrement des innocents, afin de se nourrir et de passer le temps. Il trouve en Louis la compagnie qu'il lui fallait, et Cruise parvient habilement a passer du vampire sans émotions, cruel et manipulateur, au vampire plein de rancœur et de deceptions. De l'autre cote, nous avons Brad Pitt, dans la peau de Louis, vampire fraichement débarqué ayant garde son âme d'humain. Refusant de tuer des innocents pour se nourrir, il va décevoir Lestat et se comporter en homme angelique et innocent. Et Pitt a trouve un tres bon equilibre entre la victime humaine et le predateur qu'il est devenu. Enfin, parlons de LA revelation de ce film, Kirsten Dunst. Tout simplement bluffante dans la peau de Claudia, elle donne a cette petite femme un caractere manipulateur, voire effrayant. Tres a l'aise devant la camera, elle est plus que credible et impressionne a 12 ans seulement.
Jordan est parvenu a trouver le bon ton, en alternant avec justesse scenes calmes, et scenes d'action d'un dynamisme prenant. Du cote des decors, rien a dire, le spectateur est directement plonge dans les annees 1790, pour revenir peu a pres aux 90's. Et c'est un reel plaisir de decouvrir toutes ces annees au travers de cette remarquable reconstitution. Meme remarque pour les costumes, dans lesquels evoluent Lestat, Louis et Claudia (cette derniere portant de magnifiques robes en parfaite symbiose avec l'epoque et son personnage).
Il s'agit donc d'un long-metrage vampirique totalement reussi, offrant un excellent "temoignage" de vampire, un casting parfaitement a la hauteur, de tres bons effets speciaux, decors et costumes, le tout porte par une musique envoutante, fidele au reste de l'oeuvre.