Gregory Hoblit,réalisateur de thrillers nanardesques à partir de 1996,enchaînant les petits films de commande à la pelle,sort aujourd'hui son nouveau film,évidemment attendu de tous...s'il ne s'est pas trompé en accordant sa confiance au jeune Ryan Gosling,puissant et tendu,l'idée de remettre Anthony Hopkins en haut de l'affiche semblait par contre bien redoutée;après sa prestation dans "Le silence des agneaux",nous craignons le pire de lui,il l'a fait: en deux minables roulements de yeux et trois clins d'oeils,le serial killer le plus connu du cinéma emballe son rôle en dix secondes,sans même prendre la peine d'en approfondir le caractère,ce qui aurait pu pallier une intrigue hautement inconsistante.Ceci dit,Hoblit fait pour une fois preuve d'un talent de mise en scène qu'on ne lui connaissait pas (il joue habilement avec la caméra,les plans sont parfois recherchés,la musique joue bien son rôle,etc...),mais oublie son face à face psychologique dans les méandres (faciles) d'un scénario aux péripéties lourdement appuyées.Ce qui fait que l'on s'ennuie,en attendant quelques coups de théâtre sympathiques (quoique la fin,par exemple,est bâclée) et en appréciant la composition de Ryan Gosling (un talent sûr).Pour conclûre,pas la peine de comparer ça avec du Hitchkock;ce qu'il réussissa à faire en finesse et avec une technique exceptionnelle,Hoblit le copie sagement,comme un bon élève,sûr de sa tête d'affiche (eh oui,les roulements d'yeux,ça marche toujours).Malheureusement,la sauce ne prend pas.