Avis sur Le Singe tueur

Un film court mais efficace. Une bonne série B, avec un excellent Boris Karloff.
Ce dernier est une tête bien connue de tout amateur d’horreur rétro, et il livre ici une prestation vraiment intéressante, d’un docteur qui ne manque pas de relief. C’est un personnage surprenant, à la fois désagréable bien sûr, et en même temps animé d’une intention louable, ce qui donne de l’ambiguïté et du relief à ce savant. Karloff lui donne force et charisme, et il est entouré de seconds rôles campés par des acteurs assez peu connus certes mais qui ont fait leurs armes dans la série B à l’époque avec une certaine reconnaissance, à l’image de Maris Wrixon.
Le scénario souffre des habituelles problématiques des films de cette époque : une durée étriquée qui ne permet pas de développer tous les ressorts scénaristiques, une certaine superficialité dans le traitement. Mais ici la trame reste simple, et des personnages mieux dégrossis que de coutume alliés à un rythme solide permettent de prendre un plaisir certains à suivre Le Singe tueur, qui passe agréablement une heure. Il ne faudra cependant pas attendre un film d’horreur.
Formellement on reste sur de la série B manifestement à petit budget. Cela se révèle dans les décors, assez moyens, voire parfois minimaliste. Néanmoins en dépit de ce petit désagrément c’est pas mal mis en scène, et surtout le film ne choque pas par un minimalisme trop sensible. La photographie est correcte, et je note peut-être plus que dans d’autres productions du temps un usage intéressant de la bande son.
C’est sûr il ne faut pas attendre avec Le Singe tueur la pépite méconnue du cinéma fantastique des années 40, mais on passe une bonne heure devant ce métrage, simple et efficace. Pour le coup malgré sa durée étriquée, ce film je trouve développe une intrigue qui ne se retrouve pas trop bâclée, et ça c’est un atout. 3.5

un bijou de mise en scène et un karloff toujours excellent.

C'est au travers d'une série B que Boris Karloff offre l'un de ses rôles les plus intéressant, incarnant la figure même du double jeu et de l’ambiguïté: un scientifique prêt à tout pour arriver à ses fins.

Que reprèsente "The Ape" (1940) aujourd'hui ? Le dernier film de Boris Karloff avec Monogram Pictures! Entre un docteur qui pratique des expèriences risquèes et peu orthodoxes sur des fluides mystèrieux, un secret arrachè à mère nature et un faux gorille gèant plus lourd que trois hommes, on a pas trop le temps de s'ennuyer dans ce film fantastique alors à la mode! La lueur dans les yeux, Karloff y joue un homme de science qui ne fait pas les choses comme les autres! Un docteur qui n'avait pas les armes nècessaires pour combattre le mal qui rongeait sa femme et sa fille! L'histoire prend parfois des relents du futur "High Sierra" à venir (cf. l'amour d'un toubib pour une jeune femme paralytique). Quelques passages spectaculaires (l'incendie d'un cirque, les attaques du bestiau...) et un gorille qui rôde aux alentours et que l'on aurait plaisir à voir dans un cirque...en compagnie des clowns! A dècouvrir uniquement dans sa version originale...

Peut-être pas le film le plus connu avec Boris Karloff, mais qui mérite d'être vu. William Nigh offre ici un rôle très humain à Boris Karloff dans le rôle d'un médecin qui tente de soigner une jeune femme paralysée et qui poursuit ses expériences malgré les critiques et les soupçons de ses voisins. On pourrait croire en lisant le titre du film qu'on aurait un film d'horreur assez effrayant au scénario bancal, mais il n'en est rien et le film et plus particulièrement le rôle du médecin, interprété par Boris Karloff, n'est pas sans rappeler certains personnages de littérature comme le docteur Frankenstein. Un film qui a "bien vieillit" et qui mérite d'être vu, au moins pour cet immense acteur, qui comme Lugosi ou d'autres aura été oublié par les récompenses et enfermé à tort dans certains rôles. Un film à voir!!!