Petite recette entre amis.
Liste des ingrédients : Mark, Kurt, Lucy, Volvo, Yo La Tengo.
Soit : 2 amis, une chienne, une voiture, quelques accords de guitare.
Sans remuer, filmez le tout pendant à peine plus d'une heure dans les forêts de l'Oregon, servez frais avec quelques bières, refermez et c'est tout.
C'est une simple balade, une parenthèse, douce et zen.
Old joy : la tristesse n'est après tout qu'une ancienne joie, telle est la morale du film.
On devine que Mark a besoin de s'évader et d'échapper à la pression croissante : la voiture, les infos, le boulot, la maison, la femme, l'enfant à naître, ...
On devine que Kurt commence à en avoir assez d'une vie faite d'errances, de petits boulots, de squats et de fumettes, un peu vaine, et qu'il cherche à retrouver une ancienne complicité avec Mark.
On devine tout cela oui, car les rares dialogues suggèrent, c'est tout.
Et c'est un peu là que le film déçoit un peu : on était bien d'accord pour accompagner gentiment les deux compères et leur chienne dans la forêt mais on aurait bien aimé quelques échanges mieux nourris.
Et peut-être aussi quelques cartes postales de l'Oregon un peu plus décoiffantes, jusqu'à cette magique source d'eau chaude abandonnée que les deux amis essaient de retrouver.
Mis en appétit, on reste donc un peu sur notre faim, jusqu'à ce que, finalement, Kelly Reichardt reprenne la main pour refermer cette parenthèse. Tout en douceur.