L'histoire d'un photographe qui trouve que le temps va trop vite ou trop lentement, et qui a trouvé sa manière de l'apprivoiser, l'arrêt sur image.
Encore un film de 2005 qui ressort seulement maintenant, ça commence à faire beaucoup cette année. Merci encore à la clairvoyance des distributeurs !
"Eternal sunshine of the spotless mind" étant désormais avec "Sur la route de Madison" mon étalon du film d'amour de caractère, je suis heureusement surpris que d'autres s'y attaquent. Cette fois ci, c'est du côté post ado et non trentenaire branché ou quinquagénaire.
Le problème encore une fois, c'est le positionnement marketing et la culture (ou l'âge) des critiques établis. Cette affiche racoleuse ne parle que d'un côté finalement anecdotique du script (mais pas des images !) et les critiques ont décidément bien du mal à se souvenir de leur années d'études. Un peu comme Gondry, un peu comme moi qui sort des Arts Décos de Paris, on se retrouve facilement dans l'humour potache et même parfois franchement graveleux d'un photographe anglais qui s'est sans doute frotté à la création picturale, vu comment il en parle bien.
Donc, on s'amuse franchement, à la djeuns attitude, mais toujours avec du sérieux et de l'intelligence, on n'est pas chez Michaël Youn ni dans "American Pie 26".
C'est un humour connoté 2000, avec des choses très contemporaines dans lesquelles on se retrouve comme dans notre quotidien. Sans parler de cette manière très bien montée de parler des tabous de notre société à la fois puritaine et hypocrite. Quand on passe 3 ans à dessiner des femmes et des hommes nus, on a une autre approche moins sombre de la sexualité.
La belle musique, tranquillement branchée mais aussi classique, la caméra et les effets d'arrêts sur images sympathiquement réussi, mais surtout le jeu, à la fois contemporain, et simple.
Il reste ces prises de vue, un homme qui aime les femmes sait les photographier, mais il sait aussi les filmer, malgré les éclairages industriels, à part la scène de la poussière, c'est quand même beau.
On échappe totalement au film d'auteur chiant et aux plans fixes, réussite sans faille de la part d'un professionnel de l'image sur papier.
En dehors des trentenaires urbains, on peut imaginer que les romantiques et les théoriciens de l'art plastiques trouveront aussi leur compte dans ce joli petit film qui flirte parfaitement avec la laide réalité et la beauté magique.