L'histoire d'une vieille femme qui va passer à la caisse, mais pas pour ce que l'on croit.
« Mon petit doigt m'a dit » montrait un certain talent à raconter des histoires pour vieux dans un contexte moderne. Et c'était vraiment bien fichu. Ici, on n'a pas une Sabine Azéma hyper-active, juste un François Morel commissaire en villégiature au milieu de gens bien compliqués.
Inutile d'y aller par quatre chemins, c'est encore une gentille réussite, mais cette fois, pas pour l'intrigue, plus palpitante dans le premier, ce sont les acteurs qui font le sel du long métrage. Non qu'ils jouent bien, c'est même une catastrophe pour certains tellement le « old-fashionned way of acting » à la Chabrol est tourné en ridicule. Mais parce qu'ils sont agréables. La Sagnier de Ozon est ici jouée par Laura Smet, avec beaucoup plus de talent, depuis « La Demoiselle d'honneur », on peut assurer que ce sera une bonne actrice, malgré une plastique quelconque. Elle joue la vulgaire parfaitement, et c'est le poivre d'une réunion familiale qui tournerait à l'endormissement. Poupaud en dandy fait plus vrai que Magimel, mais c'est surtout physique, ils jouent aussi mal tous les deux les fils à papas. En tout cas avec peu de nuances.
Bref, c'est une histoire racontée à gros traits, pour dépoussiérer un peu Christie, et ce n'est pas si mal, surtout filmé en éclairage qui fait bien plus naturel que le Chabrol cité.
Pas drôle, peut-être moins réussi que le précédent, mais sympathique par la brochette d'actrices au dessus de tout soupçons. On ne citera que l'inquiétante égérie de Lelouch, Alessandra Martines, qui fait la cinquième roue du carosse.
En tout cas bien supérieur aux tentatives de Podalydes dans le genre vieux polar poussiéreux.
Quand on voit la filmographie de Pascal Thomas, on ne peut qu'encourager ce semblant de retour à une carrière honorable de cinéaste de genre.