"Camping 2" est ce que j’appelle un film inutile, puisque j’estime qu’il fait tâche dans le CV cinématographique de l’ensemble des comédiens. Bon, une fois la vague du succès passée, et avec un peu de recul, on s’aperçoit que "Camping" n’était déjà pas du grand art. C’était acceptable, mais pas bien terrible. Vu le niveau, on aurait pu s’attendre à une légère amélioration, surtout en sachant que les piliers du concept ont été reconduits pour ce deuxième opus. Nous sommes rapidement déçus dès l’entame : une pléiade de mots clés entrés sur une page Internet afin de rechercher et trouver un endroit où passer les vacances (alors que je connais au moins aussi bien, et bien plus calme), une caravane prise par une patrouille radarisée à une vitesse ridiculement exagérée… Ca donne le ton d’un épisode empreint d’un humour au ras des pâquerettes, avec des jeux de mots et des rimes qui tombent à plat. "Christophe Colomb a découvert l’Amérique, et moi… j’ai des couverts en plastique". Et l’auteur de cette réplique rigole ! Patrick (Frank Dubosc) rigole ! Le pire est qu’il est fier de sa connerie en plus ! Mais bon, il est gentil. Gentil, mais lourd. Sympathique aussi. Mais lourd. Je ne fais pas référence à une surcharge pondérale, quoique son humour décalé finit par peser. En tout cas, ce ne sont pas les vêtements qui l’alourdissent, puisqu’il est toujours en slip de bain et tee-shirt rose, représentant parfaitement le gogo de base flanqué de sa Renault 21 à l’apparence sportive façon 2L turbo, laquelle arbore de façon ostentatoire la situation matrimoniale de son propriétaire. A se demander même si il prend le temps de se changer de temps en temps... L’esprit général reste donc bon enfant. Le scénario, un peu plus vraisemblable que précédemment, est plombé par des incohérences, comme la manipulation du réseau mobile par Mendez, le garagiste reconverti. Malgré quelques rares petites idées neuves par ci par là, les recettes qui ont fait le succès commercial du premier numéro ont été reprises, pour être servies à une sauce au goût de déjà vu : Jacky Pic râle toujours à propos de son emplacement, le couple Gatineau est une nouvelle fois en crise, et Patrick jette son dévolu sur un personnage dont il veut s’en faire un copain. Bref, "Camping 2" est presque un remake de "Camping", en nettement moins drôle. Pas drôle du tout même. Seulement navrant de nullité. Pour sûr, je n’attends pas Patrick pour "Camping 3" attendu pour juin 2016… pauvre cinéma français…