Réussir à rassembler plus de 5 millions de spectateurs sous les tentes de son “Camping”, quand on espérait, au mieux, plafonner autour de deux : voilà le genre d’exploit qui donne envie de sabrer le champagne, ou de danser. Déjà à l’origine du carton précité, Fabien Onteniente et Franck Dubosc optent pour la deuxième option et nous offrent “Disco”, qui voit le comique se glisser dans la peau de Didier Travolta, looser de compétition et ex-gloire des dancefloors havrais, qui ressort banane et jean moulant le temps d’une compétition dont le premier prix, un voyage en Australie, pourrait lui permettre d’emmener son fils en vacances. Mais, comme tout le monde s’en doute, le chemin vers la nouvelle gloire sera peu avare en obstacles, des adversaires aux membres de son ancien groupe peu enclins à remettre le couvert, en passant par un entourage porté sur la raillerie. Avec son message identique à celui de “Camping”, un aspect social à la “Full Monty”, “Disco” a tout de la comédie opportuniste, dont le seul but est d’attirer le maximum de spectateurs en salles. Sauf que si le précédent était loin d’être honteux, cet opus-ci accumule fausses notes et faux mouvements, passé un générique pourtant encourageant (des plans d’un Havre grisâtre, illustré par le “Sunny” de Boney M) : entre non-rythme, situatons téléphonées, stéréotypes, répliques sur-écrites, comédiens en roue-libre (mention spéciale à Gérard Depardieu et Isabelle Nanty, dont la prestation provoque en chacun une grande tristesse) et idylle pas crédible du tout, rien ne fonctionne. Et pendant que Samuel Le Bihan et Emmanuelle Béart (sublime, et qui assure le quota “normal” du film, évitant ainsi de se tirer une balle dans le pied) sauvent un peu les meubles, Franck Dubosc se démène avec un rôle des plus mal écrits, dont le manque de consistance anihile les efforts qu’il multiplie tout au long d’un film qui loin de nous donner la fièvre du samedi soir, nous laisse davantage avec la mine… grease.