Derniers Avis sur Femmes démon

Partant de l'idée qu'il existe des femmes démons, Richard E. Cunha nous fait suivre un groupe de naufragés qui débarque sur une île pas ou peu habitée et y découvre ce qu'il pense être une femme démon.

On tient là un film totalement surprenant et qui n'hésite pas à jouer la carte de la surenchère voire même du ridicule. On navigue entre femmes démon, île déserte et mystérieuse, nazis et scientifique fou. Le film mérite tout de même un coup d’œil, certaines séquences sont parfois hallucinantes (la danse des prisonnières, l'apparition des femmes démons...) et si malgré tout le côté nanar n'est pas assez poussé, c'est quand même par moments bien marrant grâce à des acteurs (dont la belle Irish McCalla, alias Sheena reine de la jungle) ridicules (la scène des larmes est géniale) et qui sont en plus bien aidés par des dialogues qui le sont tout autant.

Malheureusement, le film ne provoque jamais l'effet voulu. Il manque clairement de tensions et de frissons exceptés peut être l'un des premiers visages monstres. De plus, certaines séquences sont vraiment trop longues et étirées, comme la première rencontre entre le scientifique et les naufragés.

C'est dommage, d'un côté le film n'est pas assez nanar et dans le même temps il ne provoque pas les effets de tensions et d'angoisses que le titre pouvait laisser présager. Si par moments "Femmes démon" sait se faire bien marrant grâce aux ridicules de divers éléments, il n'en reste pas moins (entre autres) trop long.

Un nanar qui se laisse regarder sans déplaisir, le réalisateur ayant fait ce qu'il pouvait avec les moyens dont il disposait. Plusieurs thèmes s'y recoupent : l'île mystérieuse, le savant fou, les nostalgiques du nazisme... Il y a pas mal de parlotes, mais quelques jolies scènes comme cette surréaliste danse des prisonnières ou la spectaculaire fuite finale. La musique signée Nicholas Carras est amusante. Ce film nous permet de découvrir la très belle Irish McCalla, (qui fut Sheena, reine de la jungle) qui était l'un des modèles préférés d'Alberto Vargas, le dessinateur des pin-up du magazine Play-Boy qui la faisait poser nue (les photos y ont d'ailleurs été publiées en 2008)

Etant relativement jeune je ne m’étais jamais intéressé au film en noir et blanc à part quelques grands classiques tel Hitchcock.
Le film est très divertissant, les personnages assez charismatiques, l’histoire, l’humour et les effets spéciaux que je considère comme bon pour l’époque ont su bien me plaire.

Une série B avec tout ce qu'il faut de de naïveté et de drôleries involontaires nanaresques (dans les dialogues, les jeux et directions d'acteurs...), de délire scénaristique feuilletonesque (île perdue, savant fou, nazis, femmes-animales...) et d'épice sado-sexy. Pour le cinéphile amateur de fantastique la surprise c'est de voir le thème de la femme défigurée et du chirurgien cherchant à reconstituer son visages avec des prélévements dans un film d'exploitation juste avant "Les yeux sans visage" de Franju. On aurait pû croire à la seule existence d'une postérité de série B au-dit film, il y a eu aussi au moins un précurseur du même tonneau.