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    L'Homme de Londres
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    2,8
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    25 critiques spectateurs

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    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 29 septembre 2008
    Le cinéma de Bela Tarr, comme celui d'Alexandre Sokourov, est sans âme et pompeux. Le contraire de celui d'un autre cinéaste auquel on les comparent à tort: le génial Tarkovski.
    antipop25
    antipop25

    5 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 24 décembre 2010
    Le moins que l’on puisse dire est que le cinéma de Bela Tarr est exigeant, surtout en regard du cinéma actuel. Il faut être prêt à regarder une œuvre comme celle-ci, tout comme il fallait l’être pour ses précédentes productions. Il y a des jours, il est vrai, ou l’on peut passer complètement à côté du film, absolument incapable de se laisser absorber par cet univers si singulier. Mais après tout, qui peut se targuer de regarder un film d’Andrei Tarkovski tous les jours?
    Le ton est donné dés la première scène, un noir et blanc profond, une ambiance poisseuse, qui ne tombe pas pour autant dans le glauque. A ce rythme, on le comprend vite, l’intrigue n’aura pas grande importance. Et s’il s’agissait plutôt d’impressions, de clichés photographiques animés ? Le temps est l’élément important, déterminant de ce film comme il l’est de nos vies. Dans sa durée immédiate, notre présent, le passé, les dégâts occasionnés, nos déceptions, l’amertume et bien évidemment le futur, l’espoir et le rêve. Quoi que l’on fasse, quel que soit note conduite, notre moralité, il y a souvent un destin farceur pour contrecarrer nos vies, un prix à payer, que sais-je encore ? C’est le cas de Malloin, cet homme solitaire, pilotant de nuit son poste d’aiguillage dans un port perdu aux confins de nulle part. Une scène dont il est le spectateur fera basculer sa vie et d’autres également. Le tic tac de sa vie monotone sera détraqué. De tic tac, il en est beaucoup question, le son ayant une place omniprésente dans le film, égrainant le temps de manière saisissante, voire angoissante. Raconter l’histoire n’aura pas grand sens, tellement notre perception sera différente d’une personne à l’autre. Ce n’est pas une expérience collective, il nous laisse seul avec nous-même à vivre un peu plus de deux heures d’un cinéma authentique qui ne fera rien pour vous faciliter la tâche. A conseiller aux personnes pour qui austérité ne rime pas forcément avec ennui.
    ARGOL
    ARGOL

    35 abonnés 67 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 26 septembre 2008
    Sifflé à Cannes en mai dernier, le film a été produit dans des conditions rocambolesques et tragiques, apparaissant autant comme un miraculé que comme un ovni. En tout cas, les cinéphiles sont censés aimer. Car, oui, il y a ces plans séquences étirés à l’infini, parfaitement mis en scène, mais aux flous parfois fatigants… Car, oui, les acteurs imposent de belles présences si lourdes, si dures… Non, je ne me suis pas endormi une seconde, contrairement à ce que j’avais craint, honnêtement hypnotisé par un rythme dont la lenteur ne tue pas l’intensité. C’est vrai, j’ai aimé la beauté de cette œuvre, malgré les cafouillages de la postsynchronisation, malgré les problèmes de netteté.
    traversay1
    traversay1

    3 638 abonnés 4 875 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 25 septembre 2008
    Comment qualifier le cinéma de Bela Tarr ? Hermétique ? Ténébreux ? Opaque ? Enigmatique ? Magnétique ? Contemplatif ? Un peu tout cela à la fois, faute de trouver le terme idoine. L'homme de Londres, adaptation atmosphérique et abstraite de Simenon, par le réalisateur hongrois, est tout bonnement insaisissable. Ennuyeuse, aussi, sans doute, pour ceux qui y chercheront une narration, une dramaturgie, des dialogues, autant d'ingrédients qui font l'ordinaire d'un film. Mais celui-ci ne l'est pas, ordinaire, car Bela Tarr est un artiste qui se fiche pas mal d'être en marge des canons du cinéma d'aujourd'hui. Libre à chacun d'entrer, ou pas, dans cet univers singulier à la fruste poésie.
    norman06
    norman06

    351 abonnés 1 670 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 24 septembre 2008
    Cette adaptation de Simenon, essentiellement composée de plans séquences interminables et de longs travellings, a certes une cohérence stylistique et reste fidèle à l’univers sombre et morbide de l’écrivain.
    Fallait-il pour autant présenter une telle vision glauque, et infliger ce hiératisme glacial ? On sauvera un beau plan de larmes féminines et le jeu sensible de Tilda Swinton, doublée en hongrois. Ce cinéma faussement moderne (n’est pas Angelopoulos qui veut) tient cependant davantage du pensum que de la création. Il a mis près de deux à sortir en salles. Vous voilà prévenus...
    stebbins
    stebbins

    507 abonnés 1 747 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 septembre 2008
    Bela Tarr quitte les plaines hongroises de Satantango et des Harmonies Werckmeister pour l'île de beauté. L'Homme de Londres risque de décevoir un bon nombre d'adeptes du maître du plan-séquence. Tournée en hongrois puis doublée en anglais et français ( Bela Tarr a voulu rester fidèle à la langue d'origine de Georges Simenon ), cette oeuvre d'une splendeur visuelle peu commune ne fonctionne pas toujours : les doublages sont déplorables et décrédibilisent le propos. Pourtant, on ne peut remettre en question le souci d'authenticité du cinéaste, qui concilie son style hypnotique, envoûtant et l'atmosphère pesante d'une ville portuaire francophone. La séquence d'ouverture est assez extraordinaire sur le plan visuel : on suit la scène du débarquement à travers les yeux de Maloin, auquel nous nous identifions sans difficulté. Chose rare chez Bela Tarr, l'empathie pour le protagoniste est quasiment immédiate. D'autres problèmes rentrent malheureusement en ligne de compte : le jeu monolithique de la jeune Erika Bok ( la petite fille de Satantango ), la trame scénaristique particulièrement creuse et surtout la musique envahissante de Mihaly Vig qui déçoit plus qu'elle ne séduit. Cependant, L'Homme de Londres reste un très beau film sur la perception du monde : c'est certainement son oeuvre la plus sensible avec Damnation. Hypnotique, maladroit, virtuose et agaçant, c'est un film sur lequel il faudrait revenir. Si seulement les doublages et le casting avaient été plus travaillés... On tenait un chef d'oeuvre. Perplexe mais admiratif.
    Pierre E
    Pierre E

    216 abonnés 665 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 18 janvier 2010
    Cinéaste formel fascinant mais inaccessible pour la plupart, avec L’HOMME DE LONDRES, Bela Tarr déploie sa recherche formelle dans une vingtaine des plans-séquences aussi somptueux que rigoureux. Une recherche formelle qu’il met entièrement au service de son scénario, dans son alternance d’instants statiques et de travellings complexes : Tarr filme d’abord les personnages dans leurs plus simples actions - capte le réel, pour ensuite mieux saisir l’essence de ses personnages, en exprimant leur désespoir, leur perdition, dans ses mouvements complexes et langoureux, travellings comme on en voit rarement d’aussi beaux.
    L’esthétique remémore les films expressionnistes allemands, dans son noir et blanc désespéré, pessimiste, ses décors habités par le mauvais augure, sombres, brumeux. L’univers évoque celui du réalisme poétique français, avec ses personnages forts, ancrés dans leur existence misérable et solitaire, voués à la fatalité. L’histoire de Simenon suggère des tonalités de film noir en mettant en avant la complexité et les contradictions de l’âme humaine au travers de personnages en perte de repères, désarmés, corrompus.
    Le rythme lent, d’un angle visuel autant narratif, renforce la monotonie de l’existence, l’impression d’une nuit trop calme qui semble infinie, éclairée par quelques lumières trop faibles pour y changer quoi que ce soit. Le spectateur contemple cette lente décrépitude en compagnie solitaire de Maloin, antihéros que nous suivons au pas, isolé dans son phare comme dans une tour d’Ivoire, à observer les va-et-vient de trains et cargos sans jamais penser à s’échapper de cet emprisonnement. C’est là que le film effraie. Il n’est pas bien difficile d’être en empathie avec ce monsieur-tout-le-monde à la dérive. L’HOMME DE LONDRES revêt une dérangeante universalité… Au-delà de sa splendeur formelle, c’est ce qui lui confère sa puissance tragique, et en fait un exercice de style qui rime avec une réussite extraordinaire.
    cristal
    cristal

    181 abonnés 789 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 30 septembre 2008
    De sourdes notes orchestrales dirigent une caméra en pesanteur remontant de la surface de l'eau au pont d'un bateau. L'élévation est d'une lenteur splendide et ensorcelante. Elle n'en finit pas, la caméra progresse, chemine l'architecture classique du navire. Des bandes noires traversent l'image comme des fantômes. Un phare? Le plan, en continuant son ascension, devient le centre d'une abstraction hypnotisante et sorcière, l'ensorcellement justement des données rectangulaires du cadre. Les notes s'épaississent. On comprend d'ores et déjà que l'on va avoir à faire à un film très lent, inouï de mise en scène, posant les bases même de ce qu'est le geste scénique dans un éclairage somptueux de noir et de blanc, rappelant le comédien vêtu d'une blancheur innocente sur une scène à la noirceur monstrueuse. Béla Tarr, dont on connaît l'affection pour le mouvement artistique plein et l'extase de la lenteur, réalise avec cette adaptation de Simenon un film à nouveau étendu. On reconnaît dès le début sa patte, en particulier dans la longue séquence d'observation criminelle, filmée en un seul et unique plan-séquence de plus de six minutes. La beauté spectrale de son cinéma, l'intensité crue qui peut se dégager d'un seul plan est évidemment tout l'art du cinéaste. Mais malheureusement, tout le spectacle se repose dessus ; rien derrière ne vient insuffler émotion ou rythme. L'intrigue est si miraculeusement dépouillée qu'elle en devient quasiment illisible, désossée de toute caractérisation psychologique. Seules quelques rares séquences viennent animer l'antre de la bête humaine et les émotions qui s'y enfouissent, mais sur la longueur, "L'homme de Londres" est difficilement supportable. La façon dont le cinéaste essaye de muter le cadre en une obsession reflétant justement le crime dont il est question, en étirant au maximum la temporalité, en cherchant l'expression dans une attente immuable et en jouant d'une présence sonore résonnant jusqu'à la folie, rend le film la plupart d
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 24 septembre 2008
    Film sublime, avec les événements et les personnages d'un policier mais sans intrigue policière, sans énigme à résoudre. Dans un noir et blanc magnifique, Béla Tarr filme la détresse humaine sans concession, et sans consolation autre que celle de sa mise en forme artistique. Le plus universel et le plus directement accessible de ce très grand cinéaste d'aujourd'hui.
    max6m
    max6m

    73 abonnés 180 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 1 décembre 2010
    Petites précisions: je mets 3 étoiles à ce film en comparaison aux autres oeuvres de Bela Tarr. Comparativement au reste de la production cinématographique actuelle, ce film flotte très haut au-dessus du lot. Mais pour être objectif et rester critique, je me place dans le "référentiel Bela Tarr" et pour être honnête, "L'homme de Londres" est un peu en-dessous des autres réalisations du génie hongrois. Cela n'est dû à mon sens qu'au sujet même du film, une adaptation du roman de Simenon, qui en fait un film de genre empêchant les grandes envolées poétiques et hypnotisantes auquel Tarr nous avait habitués. Rajouté à cela quelques petits défauts, comme le doublage français et l'omniprésence de la musique, "L'homme de Londres" n'est pas du niveau des Harmonies ou du sublimissime Satantango. Il reste ces plans séquences extraordinaires (le plan dans la chambre, avec la surexposition au blanc suivie du long écran noir rythmé par le bruit lancinant de l'horloge m'en a donné le vertige) et le travail toujours aussi riche sur le son. L'atmosphère si particulière des films de Bela Tarr, celle qui vous fait oublier que vous regardez un film et vous propulse dans de sombres contrées mentales jusqu'alors inconnues est bien au rendez-vous, dès la première seconde du film. Les images sont la plupart du temps noyées dans un noir saisissant: j'ai rarement vu un film aussi sombre, au premier sens du terme. Plus personnellement, pendant mes moments de rêverie entre deux séquences, ce film me rappelait curieusement 2 autres oeuvres improbables et à première vue sans rapport avec Bela Tarr: le Eraserhead de Lynch (pour les contrastes, le travail entêtant sur les sons, la scène hystérique du repas et des coudes sur la table) et les muets de Murnau, notamment l'Aurore (la scène où Brown cherche le corps sur sa barque). Oui, je sais c'est curieux et sans véritable intérêt mais cela illustre une des facettes du cinéma de Tarr: faire promener nos pensées.
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