GÉNÉRAL : C’est l’histoire de Nick Adams, qui représente en fait un grand écrivain : Ernest Hemingway, et qui cherche un sens à sa vie, qui devra sortir de son cadre et tenter de résoudre ses problèmes. Le film synthétise plusieurs romans d’Hemingway.
ASPECTS POSITIFS : Recherche d’un sens à la vie. Recherche d’un cadre, mais aucun ne lui convient. Ses essais et échecs lui permettront d’écrire et de lui donner son style d’écriture particulier qui est direct.
ASPECTS NÉGATIFS : La scène du mariage en même temps que la mort de sa femme est un peu exagérée et ôte du réalisme au film. De plus, la scène avec le boxeur n’est pas très pertinente au déroulement de l’histoire. On aurait pu facilement couper ces deux scènes.
Ensuite, la non-solution de problèmes amène une note négative au film. Par exemple, le père se suicide, la mère tombe dans la religion, l’infirmière qui le prend en main, mais qui ne règle qu’une partie du problème, ses amis d’Italie qui viennent le voir pour lui remonter le moral aussi ne font que régler qu’une partie du problème. Enfin, Nick qui part à la fin sans régler sa relation avec sa mère. Impuissance de régler les problèmes. En fait dans la vie véritable cette infirmière l’a laissé pour un autre italien et cela l’a marqué beaucoup et également l’a affecté pour le reste de sa vie. Il a pensé qu’il fallait toujours laisser en premier les personnes qu’il aime pour ne pas être blessé et laissé.
PISTES DE RÉFLEXION :
Lorsque le père fait face au faux mâle niaiseux au début du film, Nick aurait aimé qu’il le frappe. Toutefois, le père lui fait comprendre que c’est une tactique qu’utilise le niaiseux pour ne pas le payer et qu’il doit apprendre parfois à se contrôler. C’est d’ailleurs ce même faux mâle qui fuira lors de l’accouchement de sa femme. Les leçons d’alto (ou viola) que la mère impose à Nick démontrent la prédominance de cette femme dans la maison et l’impuissance du père face à sa femme. Le père aurait dû s’arranger avec sa femme pour laisser place à des exceptions pour ne pas qu’ils en arrivent là. Cette scène montre sûrement un exemple parmi tant d’autres qui nous permettent de constater que le père n’a pas su prendre sa place. Nick aurait aimé une fois de plus que son père n’achète pas la paix. Hemingway jouait du violoncelle et sa mère est une ancienne chanteuse d’opéra. Il n’aimait pas sa mère et croyait aussi que celle-ci ne l’aimait pas. Elle aurait voulu avoir une fille et elle l’habillait souvent en fille. Au cours de sa vie, Hemingway développa une haine envers les gays. Il aimait beaucoup les grands gaillards dans le style des Espagnols, cheveux noirs, toreros et boxeurs. Il y a des rumeurs qui veulent qu’Hemingway avait des tendances gay. Le monde appréciait beaucoup Hemingway et oubliait rapidement qu’il était ivrogne, batteur de femme et son suicide. Il ne veut pas s’engager avec sa blonde et ne sachant pas trop comment s’y prendre, il finira par faire le niaiseux devant elle. Finir à se faire mener par un beau-père dans un magasin ne l’intéresse aucunement. En somme, on remarque rapidement que Nick ne veut pas mener le même type d’existence que son père et de ce milieu. Pour qu’il parte malgré les intempéries et qu’il persévère dans sa quête, on voit vraiment qu’il faut qu’il ait une grande volonté de sortir de la campagne. Son ami, qui a l’air un peu toton et avec qui il part, l’aime beaucoup. Cependant, son ami ne sera pas capable de le suivre à cause des conditions physiques difficiles. Une fois de plus, Nick continue même s’il tombe seul. Dans le train, on voit une autre fois que malgré tous les obstacles, il poursuit sa quête. On peut voir aussi dans cette scène un aspect historique de l’époque où les gens étaient pauvres et qu’ils prenaient le train clandestinement pour voyager. On voit aussi que certains gardiens étaient brutaux et qu’ils en avaient peut-être une petite satisfaction personnelle sadique. Lors de la scène avec le boxeur, qui est « supposée » être une grande scène de ce film avec Paul Newman, Nick découvre comment ça peut être tought la vie. Il découvre d’autres types de vie, de personnalités. Mais il n’a pas d’avantages à rester avec eux et c’est un peu ce que le noir lui fera comprendre indirectement. Au télégramme, nous sommes à une situation importante du film où Nick prendra une grande décision. Au début, il veut s’en retourner chez lui, mais en parlant avec l’employé qui a vécu la même chose que Nick à l’époque en se retrouvant face aux premières difficultés, Nick se rend compte qu’il n’a pas le goût de finir comme cet employé. L’image cinématographique est très forte lorsqu’il jettera le papier après que l’employé lui est redonné au cas où il changerait d’idée. Avec Billy et Sliding Billy, Nick voit une manière de survivre qu’il utilisera plus tard. D’un côté, Billy mange des coups, se relève, retombe et c’est difficile. De l’autre, Sliding Billy évite les coups; il glisse sous les coups (vision du père de Nick Adams). En fait, slider toute une vie ou se faire tapocher dessus toute une vie ne fonctionnera sûrement pas. Il faut de la jugeote pour savoir quand slider et souvent on slide quand on peut. Toton comme il est, il se laisse impressionner par un titre de colonel, de héros et surtout par une comtesse italienne qu’il trouve belle et qui ne fera pas la guerre. Ainsi, il s’engagera dans la guerre pour aider les Italiens, malgré les avis de son père. L’amour père-fils est grand, mais le fils est malheureux dans le cadre que lui propose son père. Il veut vivre d’autre chose. Pour lui et pour plusieurs, à l’époque, la guerre était une chance de voir le monde et faire la guerre était très valorisé. On peut d’ailleurs le constater quand il reviendra de la guerre. Son père finira par lui dire que Nick est son bien le plus précieux. À son entrée dans l’armée en Italie, on a le droit à une scène très amusante où le commandant de l’armée donne ses opinions. Quand son compagnon meurt, on voit à quel point la mort est proche. Il paraîtrait qu’Hemingway n’aurait pas été blessé qu’aux jambes, mais aussi aux organes génitaux. D’ailleurs dans son premier livre important The Sun Also Rises, son héros principal est handicapé aux organes génitaux et ne peut satisfaire sa compagne. Y a-t-il une relation? Le cauchemar de Nick montre qu’il se rend compte de la fragilité de la vie. Il doit toujours rester éveillé pour checker, se protéger et survivre. Il slide avec ses amis pour la médaille d’argent : « Sliding Nick ». Scène tragique lorsqu’il apprend la mort de son père. Nick faisait face à la mort de si près pendant la guerre et finalement c’est son père qui finira par se suicider. Le père n’a sûrement pas su gérer sa vie, gérer sa femme. La mère malheureuse ouvre la lettre du père au fils. Ce n’est pas correct, car c’est un lien intime, de pureté qu’il avait entre le père et le fils et elle en est jalouse. Sentiment typique de la génération perdue : Nick revient au bercail et tout ce qui l’entoure lui semble anodin à côté de ce qu’il a vécu. Il tente de revenir dans son Ancien Monde, mais il n’en est pas capable. Il a le besoin d’écouter son intérieur, d’écrire et faire connaître ce qu’il ressent et ce qu’il a appris. Il dit qu’il ne s’enfuira pas, mais qu’il fera son propre chemin. On remarque que tous ceux qu’il l’aime ont des problèmes et ont peut-être même des tendances à la destruction. La mort est fortement associée aux écrits d’Hemingway, ainsi que le suicide : son père s’est suicidé, il s’est suicidé, sa fille s’est suicidée, etc.