Revisitation hautement puritaine du hautement non-puritain "Hairspray" de John Waters.Adam Shankman derrière l'objectif,par ailleurs réalisateur de quelques daubes encore fraîches,y surligne le message sur la tolérance et l'intégration,en parallèle à celle des Noirs dans le Baltimore des années 60.Comédie musicale aux chansons certes bien écrites et survoltées,interprétées avec un enthousiasme réjouissant par les acteurs (tous excellents,en particulier Christopher Walken,John Travolta hilarant de bout en bout dans la manière dont il casse avec satisfaction son image,Michelle Pfeiffer,Nicole Blonsky...en fait tout le monde),"Hairspray" se trouve bien alourdit par son réçit d'intégration lourdissime,didactique et surtout prévisible jusqu'au bout.La mise en scène peine à décoller et plombe souvent le film,le scénario,même s'il est plus honnête qu'à l'accoutumée pour un gros remake américain,ne peut pas se prétendre d'une extraordinaire finesse,et la reconstitution tourne parfois au musée d'objets retrouvés."Hairspray" possède un charme,c'est évident,notamment du à la prestation de tous ses acteurs,à sa petite dose d'humour moqueur,ses belles chansons,le maquillage des interprètes et leurs costumes,mais cela ne suffit pas à nous faire décoller comme "Chicago" avait pu le faire il n'y a pas si longtemps que ça.La délicatesse n'est donc pas de mise,et c'est fort dommage,car le sujet en demandait tragiquement.Mais les couleurs pittoresques à l'aspect 'cirque' assez attendrissantes et au final plutôt douces,même si elles ne sont que peu de choses,rattrappent le côté pathos.Toutefois,tout cela est trop 'Américain',trop industriel et éléphantesque,comme si John Travelota alias Edna Turnblad vous tombez dessus (Alias Vincent Vega aussi,dans le bon vieux temps...)."Hairspray" succombe aussi à quelques baisses de rythme et un grave manque d'audace,de folie ostentatoire.Le résultat est alors pâteux comme le visage de notre cher travesti,reste regardable mais pas d'une grande fine