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Jean-François S
51 abonnés
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4,0
Publiée le 27 avril 2022
On connait tous le film de 2002 avec Richard Gere, Catherine Zeta-Jones et Renée Zellweger, tirée de la célèbre comédie musicale du même nom créée en 1924, dont la plus célèbre reprise avait été celle de Bob Fosse en 1975 à Broadway. Mais on avait oublié que le film de 2002 était la troisième adaptation au cinéma de cette histoire qui fit la une de la presse à scandale dans les années 20 à Chicago. Cette version muette de 1927 est donc la première de la série. Officiellement crédité de Frank Urson à la réalisation, il s'agit en fait d'un film de Cecil B. DeMille. Urson était son assistant habituel sur ses tournages. Pour des raisons de marketing, la production réussit à convaincre le célèbre cinéaste de ne pas être crédité au générique en raison de l'exploitation au même moment de sa fresque biblique "Le roi des rois" et que son nom ne devez pas être associé à ce scénario de filles de petites vertus pour ne pas heurter les spectateurs puritains de son film religieux. Contrairement à l'histoire officielle et celle de la comédie musicale, le scénario ne s'intéresse ici qu'au destin de Roxie Hart. Sa complice Velma Kelly n'y fait que deux courtes apparitions. Partant d'un schéma classique d'une histoire d'adultère, le scénario va sombrer dans le film de gangsters avant l'heure. Un genre que l'on attribue souvent à Howard Hawks et son "Scarface" au début du cinéma parlant. Pourtant tous les marqueurs du genre sont déjà présent dans ce film : cynisme, filles délurées, la presse à scandale, la justice corrompue, la désillusion de son héro face à la vie qui devra passer dans l'illégalité pour parvenir à ses fins. Mais le film montre peut-être plus que dans ses célèbres fresques historiques le savoir faire de Cécil B. DeMille. Sa mise en scène est claire, précise, rythmée. Tout comme sa direction d'acteurs, qui ont toujours le regard ou le petit geste qui fait que l'on comprenne sans avoir besoin de dire quoi que ce soit. Les sous-entendus, les suggestions et même les gags n'ont pas besoin de paroles dans ce film. Le tout avec une très belle prestation technique. Non vraiment... "Chicago" (1927) est un petit chef-d'oeuvre muet oublié...