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Un visiteur
5,0
Publiée le 2 avril 2009
tsui hark signe ici un film super violent ,realiste ki nous plonge en plein honk kong entre quartier defavorisé et jeune de famille aisé a voir absolument
Si Tsui Hark a bien compris une chose, c'est qu'un film relatant une situation de chaos doit être lui-même chaotique. Il faut ainsi évincer tout ce qui pourrait laisser imaginer une quelconque maîtrise, car l'anarchie abhorre l'application, et donner au contraire l'impression d'une œuvre instable, dérangée, celle d'une suite d'explosions continues avec comme uniques intermèdes l'écho des détonations précédentes. Seul un fou comme Tsui Hark est capable d'un tel cinéma, et la censure dont fut victime ce film est bien le signe de son triomphe.
L'Enfer des Armes, c'est l'impression d'être parachuté au milieu d'un bordel dont on se demande continuellement comment il a pu advenir. La plupart du temps, on n'a même pas le temps d'y réfléchir, l'analyse n'étant jamais la contemporaine de l'action. Et puis de toute manière, il n'y a pas de réponse. Le mal est là, certes, mais il est impossible à isoler, il est diffus dans le tout comme un cancer métastasé. Le film se place alors à la frontière entre le nihilisme et l'anarchisme : il n'y a plus aucune solution, sinon celle de tout détruire.
Visuellement, le film est tout aussi foutraque. N'étant soumise à aucune règle, la mise en scène se répand en des mouvements de caméra effrontés et en une démonstration de violence et d'abjection sans artifices. Les personnages saignent, perdent des membres ou dégueulent au visage des autres toute honte bue. L'alternance d'images correctes à d'autres de qualité exécrable contribue malgré elle à l'aspect punk du long-métrage, tout comme le jeu parfois minable des acteurs.
Film basé sur l'histoire vraie de trois fils de bonnes familles qui s'amusaient à poser des bombes dans les salles de cinéma sans la moindre revendication. Manifestation flagrante d'une jeunesse en manque de repère face à l'annonce de la future rétrocession de HK à la Chine. Mais ce pamphlet des plus nihilistes ne fut pas du goût des censeurs qui obligèrent Tsui Hark à retouner plus de la moitié du film!, du coup, les trois comparses se voit associés à une jeune fille tout aussi paumée laissant transparaître quelques pulsions sadiques et vont involontairement tremper dans un trafic d'arme mené par des américains horriblement caricaturaux. Le film n'en fut donc rendu que plus nihiliste, et surtout clairement anglophobe. Il resta une semaine à l'affiche et ne connut un réel succès qu'avec la reconnaissance étrangère et notamment française qui voyait en Tsui Hark un cinéaste réactionnaire et un kubrick en devenir. L'oeuvre splendide et désespéré d'un virtuose.