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Redzing
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3,0
Publiée le 14 septembre 2024
Préambule : il existe deux versions de ce film. Celle dite italienne de 1h28, et un director's cut de 1h44. Peu de différence dans l'intrigue ou la violence (qui reste très sage au passage). Quelques scènes ont simplement été gardées dans la version longue, qui développe davantage l'intrigue industrielle. Ne soyez donc pas frustrés si vous ne mettez la main que sur la version courte. Pour le reste, "La morte ha fatto l'uovo" est un giallo pour le moins singulier. On retrouve certes des bourgeois qui cherchent à s'entourlouper. Dont un mari frustré qui a une liaison avec sa secrétaire, et aimerait se débarrasser de sa riche épouse. Et un directeur marketing au rôle trouble. Mais d'une part, tout ceci se déroule autour d'un élevage industriel de poulet. Expérimentations génétiques et dangereuses machines seront donc de la partie ! D'autre part et surtout, Giulio Questi livre une mise en scène par moment expérimentale. Le premier quart d'heure et les 10 dernières minutes sont à ce titre réjouissants si vous aimez ce type de cinéma. Un montage éclaté, voire frénétique, qui fait par moment voler en éclat la notion d'espace ou de temps. Des plans parfois assez étranges. Et une BO dissonante à la guitare sèche. Malheureusement tout le reste est un peu mou. Il ne se passe pas grand chose, les filouteries sont surtout implicites, et on peut vite décocher. Restent les acteurs (Jean-Louis Trintignant, entourée des belles Gina Lollobrigida et Ewa Aulin). Et une atmosphère étrange, jouant sur l'aspect répugnant des manipulations sur les poulets. Ca reste quand même un peu dommage, avec un vrai bon scénario on aurait pu avoir un giallo dans le haut du panier du genre.
Le principal défaut de ce film, c'est sa mollesse. On a du mal à se sentir aspirer par le film. Notamment à cause de cela. Un peu plus de punch aurait été bienvenue, car l'histoire en elle meme, n'est pas déplaisante.
spoiler: Ce "giallo", réalisé par Giulio Questi et sorti en 1968, n'est vraiment pas terrible, voire même mauvais. "Giallo" entre guillemets car nous ne sommes pas réellement dans un film du genre, malgré sa scène d'introduction qui pourrait le laisser le penser. Enfin, le film met quelques fois le pied dans le genre mais l'aspect giallo passe finalement très vite au second plan. Le film se centre en effet très rapidement sur une critique de la société de consommation mais surtout de l'élevage intensif. Il s'agit en effet ici de l'histoire d'Anna qui possède une ferme de poulets, qui est mariée à Marco qui tue des femmes dans des chambres d'hôtel pour se libérer de ses pulsions. Le couple vit avec une autre jeune femme, maitresse de Marco mais également maitresse d'un publicitaire témoin des meurtres de Marco et qui travaille pour la ferme de poulets. C'est un synopsis bien compliqué, je vous l'accorde, car ça part un peu dans tous les sens. À la limite, ce n'est pas un défaut car le fait que l'histoire parte dans tous les sens est un trait propre au giallo. Le genre nous a effectivement bien souvent offert des histoires saugrenues aux scénarios alambiqués et aux twists toujours plus surprenants. Seulement ici, le film tente de mixer le giallo (donc un genre populaire) à une critique de l'élevage intensif (donc un sujet plus "intello") ; deux choses qui n'ont absolument rien en commun. Le film donne alors cette impression de passer d'un sujet à l'autre sans jamais que les deux ne se croisent, ce qui est bien dommage ! Pour rattraper ses scènes propres au giallo (les plans sur la lames qui brille, les gants en cuir, le sang, les femmes nues qui hurlent etc.), il semblerait que le film essaye de se rattraper pour ne pas faire trop populaire en nous sortant des scènes à la veine très artsy mais également complètement lunaires (à l'image du titre du film d'ailleurs) ; en témoigne par exemple toute la séquence dans laquelle les invités du couple se prêtent à un jeu étrange dans une pièce vidée de ses meubles. On a cependant quelques bons éléments de mise en scène, notamment la séance de photo dans la ferme qui est superbe. "La Mort a pondu un œuf" est donc un film qui se prend les pieds dans le tapis en voulant mélanger plusieurs genres aux antipodes et en voulant surtout être populaire tout en étant intello.
Non. Pas vraiment convaincu avec ce film passablement ennuyeux, sophistiqué dans le mauvais sens du terme et surtout un brin obscur. Politique, diabolique, sanglant avec un Trintignant très froid et distant.
Jmd suis vraiment ennuyé pendant les deux premiers tiers. Le film est vraiment lent, mais il est aussi beau. Les acteurs nettement J.L Trintignan sont charismatique et joue plus que convenenablemrnt. J'ai été surpris par la fin.
Jean-Louis Trintignant et Gina Lollobrigida sont bien convaincants dans ce film franco-italien qu'il est bien difficile de classer dans un genre en particulier et qui propose malheureusement une histoire assez terne dans son ensemble. Mais bon grâce à son solide casting et à une mise en scène plutôt inspirée de la part de Giulio Questi, on ne passe pas non plus un mauvais moment de cinéma.
Sorti confidentiellement en France en 1968 sous le titre "Le sadique de la chambre 24", le film de Giulio Questi, son second et avant dernier long métrage de fiction a les honneurs à l'initiative de Jean-Baptiste Thoret d'une édition DVD qui lui redonne avec "La mort a pondu un œuf", un titre plus conforme à l'original voulu par Questi ("La morte à fatto l'uevo"). C'est l'occasion de redécouvrir ce réalisateur très rare qui a surtout œuvré dans le domaine du documentaire et pour la télévision. Son western spaghetti "Tire encore si tu peux" sorti un an plus tôt avait été retiré de l'affiche trois jours après la première en raison de sa violence qui l'apparentait plus à un film d'horreur. Depuis sa sortie en vidéo, le film bénéficie d'une sorte de vénération de la part des aficionados du western spaghetti. De la même manière, Questi emprunte la voie du giallo qu'il fait quelque peu dévier pour y inclure ses préoccupations sociales et politiques. Ici une charge plus que virulente contre le capitalisme dont il a compris dès les années 1970 que rien ne pourrait jamais réfréner la soif de profit et de pouvoir qu'il génère. L'élevage de poulets industriel qui sert de contexte général à ce giallo est particulièrement prémonitoire des souffrances que l'homme est prêt à infliger pour accroître la productivité et les profits. Et encore les conditions qui sont faites aux poulets de Questi paraissent paradisiaques comparées aux images qui circulent aujourd'hui sur des méthodes d'élevage en batterie indicibles. Le réalisateur tout à son affaire en profite pour mettre en parallèle la vie oisive du couple de bourgeois interprété par Gina Lollobrigida et Jean-Louis Trintignant qui se repait du licenciement des ouvriers que leur a permis l'acquisition d'une nouvelle ligne de production automatisée. Par instants, l'essence du giallo est certes un peu perdue de vue mais Questi qui filme à merveille la sublime Gina Lollobrigida arrivée dans une quarantaine aussi fragile que sensuelle, parvient tout de même à nous offrir un dénouement baroque et inattendu du meilleur effet. Une curiosité qui en raison de sa spécificité ne peut bien sûr pas être classée dans les meilleurs essais du genre mais qui a le grand mérite de faire sortir de l'oubli un réalisateur aux convictions bien trempées qui a sans doute préféré sacrifier sa carrière plutôt que d'avoir le sentiment de se compromettre. C'est plutôt rare pour être salué.
Le titre est le mieux meilleur du monde de la terre qui tue. Le film est beau, étrange, zarbi, risible, grotesque, curieux... Son gros défaut est son manque de moelle, c'est un rêve qu'on oublie très vite au réveil. Sans grand intérêt.
Un film difficile à classer dans un genre, il est parfois présenté comme un giallo ; déjà son titre La Mort a pondu un oeuf interloque et ne peut qu'attirer. Sa mise en scène pour son époque est moderne et pour ma part je me suis laissé prendre par ce film qui a une intrigue réussie et un casting attirant dont une très belle Gina Lollobrigida. La Mort a pondu un oeuf peut autant vous déplaire et vous ennuyer que vous captiver. Pas vraiment marquant mais pour ma part j'ai trouvé que c'était un bon film qui est aussi une critique envers notre société.
Vu à la cinémathèque en présence du réalisateur. J'ai vu après du même "Tire encore si tu peux!" en DVD. Questi est bien un des auteurs les plus singuliers du film de genre italien qui ne se déprend jamais de sa conscience d'ancien partisan anti-fasciste traumatisé. C'est noir jusqu'à la misanthropie, la critique sociale, l'anticipation désespérée se mêle au giallo et au drame sentimentale, dans un scénario totalement bizarre et halluciné. Les marges passionnantes et inattendues du cinéma...