Un grand cru pour les aficionados de western spaghetti, même s'il est loin d'en être le plus accessible. Rien de palpitant au demeurant sur le papier : un blondin taiseux se lance dans une vendetta contre un quatuor d'affreux méchants. Comme d'hab. Là où le film innove cependant, c'est qu'il est construit comme un véritable "film à sketch", chaque partie se focalisant sur la confrontation directe entre le héros et le salaud en cours, balançant aux orties toute construction narrative fastidieuse (les transitions sont pour le moins désarçonnantes). Soulignons au passage que le "héros" n'a en fait rien d'intéressant (très fade Robin Clarke), n'étant finalement qu'une figure abstraite de la mort venant frapper les méchants - un ange de la mort façon Charles Bronson, en moins bien forcément - , et que c'est bien la caractérisation des méchants qui fait le principal intérêt de ces confrontations (Richard Conte, Enrico Maria Salerno, Adolfo Celi et l'immanquable Tomas Milian sont de la partie). Si bien que le film prend la forme d'un patchwork de bonnes idées typées "western spaghetti" : deux types qui se poursuivent dans le désert, l'un avec l'eau, l'autre avec le flingue, une partie de poker où chacun joue sa vie, le héros qui s'extraie une balle pour tuer son adversaire... Bref on se régale. Dommage qu'il n'y ait aucun véritable enjeu dramatique derrière.