Rob Zombie a du se lever un matin avec l'idée brillante de faire un remake de l'un des plus grands et des plus inspirés films d'horreur que le 7e Art ait connu. Ce jour-là, on aurait tant aimé que Rob Zombie se recouche...
Si le principe de "revisiter" le mythe Michael Myers -et non simplement en copiant-collant le Halloween de Carpenter- apparait louable et intéressant, tout cela est très vite gâché par une accumulation de poncifs tels que (jugez plutôt) : le pauv' piti Michael est le souffre-douleur de son beau-père alcoolo, crasseux et violent, le souffre-douleur également de ses camarades d'école, et le souffre-douleur de sa grande soeur dévergondée. Pas content, le piti Michael passera ses nerfs sur de pauv' piti animals qu'il va joyeusement massacrer. Son seul soutien, sa mère strip-teaseuse, ira jusqu'à se suicider en regardant les films super 8 de l'époque bénie où tout le monde était beau et tout le monde était gentil, en somme, avant l'époque où le piti Michael se soit amusé à déchiqueter sa grande soeur. Oui, on dirait une parodie, mais non, c'est bien un "hommage" qu'a essayé de faire Rob Zombie.
Son Halloween est justement un "anti-Halloween". Il se situe à l'exact opposé du chef d'oeuvre de Carpenter. Déjà, dans le propos : là où Carpenter retenait toute explication sur le caractère meurtrier de Michael (Michael est "la Mal incarné". Point. Pas d'explication, ce qui rend JUSTEMENT la figure de Michael Myers aussi effrayante, et la raison pour laquelle il est devenu aussi mythique), Zombie tente une sorte de psychologie de comptoir malvenue, bancale et conventionnelle, qui dégonfle tout le "charme" de Myers. Et c'est également sur la forme que son film échoue : acteurs pitoyables (les adolescentes ne seraient même pas dignes de jouer dans une sitcom de AB Prod), suspense zéro, et le pire de tout, une mise en scène tape-à-l'oeil, sans génie, "à la MTV", avec caméra à l'épaule, extrême close-up et point mal-réglé, même pour la plus simple scène de dialogue ("tu 'ois, parce que ça fait plus wock'n'woll, quoi !"). A l'opposé de Carpenter donc, comme je disais, puisque celui-ci avait tout simplement imposé une façon de mettre en scène l'horreur qui fait encore autorité aujourd'hui... on ne pourra pas en dire autant de la pitrerie outrée de Rob Zombie dans 30 ans.