UV entre dans le vif du sujet très rapidement. L'intrigue de ce film à suspense est présentée dès la première scène, ou du moins c'est tout comme. La pochette du DVD est à l'image de ce qu'est le titre : 2 femmes (qui sont soeurs) couchées sur un relax au bord d'une piscine, le regard tourné en face, une vers la gauche, une vers la droite, puis la silouhette d'un homme en bas à droite arrivant vers elles comme d'une ombre à ces 2 ultra-violets : c'est déjà... plutôt intéressant !
C'est un film français sorti en salles de Cinéma en 2007. Bourré de qualité, UV est un pur régal auditif et visuel, tout en étant aussi très distrayant. Dôté d'une cadence lente pour la majorité du temps ; les plans, les cadrages ne sont pas contemplatifs. Ils procurent au spectateur d'une façon agréable des interrogations et un fréquent questionnement sur ce qu'il est en train de se passer, tout en conservant un très bel effet artistique. Par exemple, lorsque la caméra se pose sur quelque chose ou sur un ou des acteurs dans le même plan, le réalisateur fait procurer au spectateur les sentiments que je viens de décrire avec un talent étonnant et un savoir-faire rare. Cela permet aussi au spectateur de s'attarder devant chaque scène et de se poser une multitude de questions sur le dénouement qui est en train de se passer, sans jamais provoquer de l'impatience ou quelque forme d'ennui. Le film peut alors de cette façon dérouler à son rythme et il relativement aisé de comprendre l'intrigue du début et d'être amené à la fin et de dénouer au fur et à mesure l'énigme. Tout ceci par un rythme - je disais - très agréable, sans scènes m'as-tu-vu ni de cliffhangers clichés, je trouve, qui auraient permit au spectacteur de rester en haleine. D'ailleurs le dénouement ne se contient seulement que dans la dernière demie-heure où il se passe la quasi totalité des événements, parceque le reste n'est que questionnement, pression de l'intrigue, montées de tension, etc... et des pointes d'humour noir intelligement placées, j'en ai le sentiment.
Alors que la saison est estivale, Boris vient rendre visite à son ami Philip, frère des deux soeurs, et fils de parents retraités, dans une propriété du sud de la France ; c'est tout. Cela ne fait pas de ce film un film à suspense, et ce n'est pas non plus un film de thriller à part entière. Je veux dire par là que ce n'est pas un titre qui pose la cause-à-effet dès la 1ère scène puis au spectateur de dénouer lui-même l'intrigue. Ici, il est question d'une mise en place du jeu d'acteur où il ne se passe, je le répète, visiblement rien de spécial : le suspense monte crescendo et le spectateur comprend qu'il va se passer quelque chose de spécial. La pochette du titre laisse présager du premier coup d'oeil son identité, c'est à dire quelque chose d'épuré, net, direct, qui va droit au but ; mais c'est loin d'être suffisant pour tout savoir.
Je l'ai regardé courant juin et je dois dire que c'était un moment idéal pour. L'histoire se passe sur les côtaux rocheux aux abords de la mer, probablement en plein été, la météo est très ensoleillée, c'est tourné en pleine journée pour la plupart du temps, le soleil brille sur la propriété luxurieuse de la famille qui accueille Boris. C'était proprice à l'intérêt que j'ai pu y apporter.
La distribution est exemplaire. Le casting regorge de talentueux acteurs et actrices qui jouent à merveille devant la caméra de Gilles Paquet-Brenner ; qui s'en donnent à coeur joie et avec une remarquable maîtrise. Jacques Dutronc en tête de liste, jouant le rôle du père retraité, puisque sa place ici est idéale. Pascal Elbé le gendre, et époux d'une des deux soeurs, joue le surmené, celui qui fait monter la tension nerveuse, face à Nicolas Cazalé qui a une assurance tout bonnement étourdissante jouant le rôle le plus principal, aux côtés d'Anne Caillon et de Laura Smet qui illuminent à toutes deux l'écran, alors que Marthe Keller régule idéalement bien l'humeur de tous les autres.
La réalisation est modérée ; et les moyens déployés sont là lorsqu'il le faut et quand il le faut. J'en suis ressorti content. D'une part parce que c'est un excellent moment cinématographique ; de voir comment les choses vont se passer pour les personnages pendant 1 heure 42, la multitude de quiproquos, les situations loufoques, et ces pointes de Comédie noire qui sont très agréables. D'autre part parce que le film est une petite pépite de Cinéma à suspense du milieu des années 2000, dirigé par un réalisateur français que trop méconnu, au vu des qualité de ce très bon « UV ».