Un cynisme presque déprimant sans la légèreté et l'enfance intellectuelle du héros qui nous promène dans sa vie de nord américain modèle et dans sa vie intérieure. MErci !
Beau et con à la fois. Arcand déclare dans le documentaire de Radio-Canada qu'il a tourné ce film assez rapidement, en 3 ou 4 versions seulement, alors qu'il lui en faut d'habitude 6 ou 7. Ça se voit : le film n'est pas mûr et certaines scènes sont inutiles, tandis que d'autres ne sont pas assez développées. Bizarre, pour un cinéaste de sa trempe. Après une intro magistrale avec Rufus Wainwright, on entre dans la petite vie de Jean-Marc Leblanc, mais le film ne décolle vraiment pas dans le premier tiers, avec des épisodes "comiques" répétitifs (Emma de Caunes)qui alternent avec les scènes de sa vie professionnelle qui ne sont pas développées malgré leur caractère tragique et des caricatures un peu artificielles de la bureaucratie québécoise (mais quel beau symbole que ce Stade Olympique qui rappelle l'Alphaville de Godard)et d'une société aliénée par les gadgets et les transports. Seules les visites à l'hôpital apportent une touche de vérité tragique. Le décollage se fait dans le monde médiéval. Passion, intolérance religieuse, flamboyance des costumes, ordre social bien affiché, amour courtois et humour sont au rendez-vous, avec la complicité radieuse de Macha Grenon et de généreuses rasades de vodka. Les gens se côtoient, s'affrontent, s'aiment et les portables sont au rancart, enfin presque. Éclairé par cette lumière divine, le film touche alors à l'essence des choses avec les dernières scènes durant lesquelles Jean-Marc Leblanc visite sa mère à l'hôpital. Il gagnera sûrement un prix pour son interprétation lors de la dernière visite. Et c'est alors le retour à la pureté avec son départ pour le chalet au bord du fleuve, qui rappelle la fin des Invasions barbares. Loin de la civilisation devenue folle et insensible, quittant un à un ses personnages imaginaires pour retrouver le sens des choses simples, là où la musique et la peinture se marient. Superbe film, et brouillon amateur en même temps. Mais c'est du cinéma, et du vrai.
Une fois encore, je me félicite d'avoir ignoré les crtiques, très négatives de la presse ! Ce film est plein d'humour et de cynisme à la fois .. j'ai beaucoup ri , jaune quelque fois, en découvrant la société canadienne telle que l'imagine Denys Arcand dans le futur! Marc Labreche est excellent et les seconds rôles très bons aussi (ses filles et ses collègues de travail) Un film qui suscitera sûrement beaucoup de discussions sur le monde actuel et l'avenir de la société occidentale !!
j'avais vu le déclin de l'empire américain qui pour moi reste le meilleur film de denys arcand, mais avec l'age des ténèbres je n'ai pas aimé malgrè mon attachement au québec et à tout ce qui vient de cette belle province.. donc déçu avec ce film qui termine cette trilogie et donc 1 étoile
Cà commence comme de l'opéra, avec un petit côté greenaway; çà finit sur une image de pomme évoquant Matisse. Entre deux une vie, coincé entre le libéralisme pur et dur et la bienpensance des nouveaux bigots. Un monde entre KAFKA et 1984. La sortie par l'onirique face à l'absurdité du monde fait penser à BRAZIL. Je ne suis pas étonné que les nouveaux bien pensants de gauche émettent des critiques défavorables. AU secours! Protégez moi des gens qui veulent mon bien! Merci Denys ARCAND
Les critiques sont incompréhensibles et néanmoins révélatrices de la médiocrité du regard de la presse sur le cinéma. Ce film est simplement extraordinaire. Il y a du Nietszche, du Broch, du Musil dans cette réflexion cruelle et émouvante, profondément philosophique sur la postmodernité. Arcand nous montre des personnages pris au piège de rêveries kitsch et exaltés, autant que d'un monde dont la modernité relève d'une science fiction à peine décalée par rapport à ce que nous vivons. La construction est impeccable, de la course aux illusions à leur dissipation. L'image de fin est extraordinaire. Arcand a renoncé aux longs discours philosophiques pour les transcrire, au plus juste, dans son cinéma. Une force de révélation exceptionnelle. A mort les critiques (et pas les artistes!)
Je n'ai vu que récemment "les Invasions Barbares" qui m'a bien plu. Un espèce de baroud d'honneur d'intellectuels à l'ancienne. Le problème de "l'âge des ténèbres", c'est qu'il n'apporte rien de bien nouveau par rapport au précédent. Si on aime le principe général, le dépaysement (quand on est Français), on passe un bon moment, sans plus. Ca me fait penser aux films de Mickael Moore qui sont à la fois très percutants ... et très inefficaces en termes de persuasion d'opinions contraires. Baroud d'honneur je vous dis.