Denys Arcand conclut avec cet âge des ténèbres sa trilogie,entamée avec "Le déclin de l'empire américain" et "Les invasion barbares".C'est l'histoire de Jean-Marc,looser désemparé,suivant le malheur des autres pour compléter plus profondément le sien,se rêvant des filles idéales,un statut idéal,un charme idéal...une vie idéale quoi.Mais la réalité est encore plus rude quand il rebascule dedans,lui rappelant qu'il n'est qu'un moins que rien,un homme raté,routinier,ordinaire.Vision acerbe et caustique d'une société et d'un mode de vie quasi-irréel(le),"L'âge des ténèbres" est un film intéressant dans son propos,une oeuvre originale et dont on sent la présence et la patte très personnelle du réalisateur.Malheureusement,malgré la défendable et singulière vision du cinéaste,le film patît beaucoup de ses gags lourdauds et de ses fantasmes incontrôlés.Souvent agaçant et finalement pas si drôle que ça,le film de Denys Arcand est en permanence gâché par une hystérie non-canalisée qui l'enfonce profondément.Puis,c'est énervé que l'on finit par suivre le reste du film,malgré l'interprétation saisissante du droopiesque Marc Labrèche,et quelques séquences émouvantes.Justement,Arcand semble bien plus à l'aise dans le registre dramatique qu'humoristique,faisant presque oublier ses gags vulgaires au dépend d'une vieille femme qui s'ôte à la vie,laissant devant elle l'incapable réussite de sa vie se démener encore plus solitaire qu'avant,cet homme désemparé et touchant qui ne sait plus où donner.La crise qu'il traverse émeut,mais le réalisateur semble absolument vouloir être original,signant des scènes décalées (et souvent ratées,comme celle de la joute) qui,mêlées au dramatisme englouti de l'oeuvre,ne font jamais une.Puis la fin s'étend mollement,anémiée et discrète,calme et douce,plus belle et dramatiquement parlante que tout le reste du film.Un ratage,donc.