Je prends rarement autant de plaisir à voir un film que quand il conte une histoire à fort potentiel romanesque dans un contexte d'époque et aussi quand il se déroule en Angleterre. Donc ce n'est nullement par incompatibilité de genre qu'est dû le fait que je n'ai pas apprécié ce film. Mais c'est tout simplement à cause d'un manque de passion, d'enfièvrement dans la façon par laquelle est racontée et mise en scène l'histoire d'amour de cette jeune femme avec un poète que je ne connaissais jusqu'ici que de nom, John Keats. A la place, on a le droit à une réalisation bien sage, bien proprette et quasiment sans le moindre intérêt. C'est totalement déplorable du fait que c'est à la personne derrière la caméra que l'on doit le chef d'oeuvre cinématographique romantique (dans le sens littéraire du terme!) par excellence : "La Leçon de Piano". On peut toujours sauver le sujet d'origine et le jeu des comédiens même s'ils sont bien évidemment totalement desservis par la mise en scène. Sans avoir été tenté de tomber dans les bras de Morphée et pour employer un euphémisme, je ne peux pas dire que j'ai regardé ce film avec une grande passion.
Un film qui s'essoufle vite par manque de rythme et sur-représentation romantique, laissant peu de place à la suggestion. On s'ennuie donc rapidemment hélas passé la demi heure malgré de superbes plans ce qui réhausse véritablement le niveau du film. Si l'on veut voir un très beau film sur la poésie, il faut voir "le cercle des poètes disparus" nettement plus subtil. Ainsi, la forme du film est appréciable (musique, plans...) mais le fond est une sempiternelle histoire d'amour trop prévisible. Pas vraiment le genre que j'aime.
L'histoire est banale, le cadre est quelconque, la fin est prévisible mais ... la photo est sublime et fait de ce film un bijou qu'on se délecte à regarder. L'actrice est magnifique, les costumes exquis ... A voir absolument même pour les allergiques aux films sentimentaux ...
Sublime. Un film qui donne envie d'aimer et de se faire aimer. Une description de l'amour tellement belle et bien faite. Un film, au final, très poétique.
Après plusieurs années d'absence, Jane Campion nous revient enfin avec "Bright Star", histoire de la relation amoureuse du poète John Keats et de la jeune et frivole Fanny Brawne. Si la comparaison avec "La Leçon de Piano" semble inévitable, force est de constater que les deux films ont peu de choses en commun. Si se n'est qu'ils se déroulent tout deux au XIXe siècle et font le récit d'une passion amoureuse, "Bright Star" est l'anti-"Leçon de Piano". La où ce-dernier était résolument moderne et tout en passion charnelle, "Bright Star" rend toute leur force aux clichés romantiques et se tient plus dans la suggestion que dans la monstration. C'est tout juste si l'on voit un baiser et une main effleurée du bout des doigts, mais une grande sensualité se dégage de ses moments fugaces. Jane Campion livre par ailleurs un film sans concessions. Choix qui se retrouve notamment dans la photographie. Soit nous sommes plongé dans l'ombre, soit nous sommes sous en pleine lumière mais il n'y a pas de juste milieu. De même, si on retrouve plusieurs thèmes et intrigues secondaires (les conventions sociales étouffantes, la relation entre Brown et sa domestique), tout cela reste à l'arrière-plan, le film étant entièrement tourné vers la passion des deux jeunes gens et ne déviant jamais de son sujet. Film superbe et poétique (c'est le cas de le dire), "Bright Star" est bien plus qu'un biopic sur la vie de John Keats. C'est d'abord et surtout un film sur l'amour, qu'avait si bien exalté le poète durant sa courte vie.
Que dire a part que ce film est bouleversant !! Les acteurs, les images , les mots, tout y est magnfique. Dommage qu'il soit passé à coté de la palme d'or !