"Batman et Robin" : le titre n'annonce déjà pas du bon. Mais une fois dedans, c'est hallucinant. Après Forever, cet opus est l'apothéose de l’infamie. Au bout d'une heure d'ennui total, nous n’en sommes même plus révoltés, mais complètement fous. Nous craquons littéralement, dans des spasmes et des rictus hilares nous échappant devant cette pourriture (c’est fou, mais elle fait rire !). Pourriture recyclée : le patron-savant désaxé qui tue la pauvre femme perdue, future psychopathe ressuscitée devenue nymphomane en soif de vengeance, accompagnée de la "vache folle" - selon Freeze (qui a donné son nom aux bâtonnets sans goût), le Terminator glacé : ils sont l'essence même du cliché. Mais là, innovation ! Schwarzy a soif de pouvoir sur le monde, et est rongé par le désespoir amoureux.
Mais vraiment, c'est fait exprès, non ? Tout est cliché. Les dialogues, quand ils ne sont pas inutiles et ennuyeux, sont bourrés de sous-entendus et de jeux de mots d'un humour pitoyable.
Schwarzenegger est insupportable, comme Clooney, qui ne sait pas faire autre chose que le séducteur superficiel. C’est tout sauf un Batman.
Les costumes sont sponsorisés par Action Man, les décors sont hideux, et le scénario... n'a toujours pas été découvert. Tout est prévisible, plus de la moitié des scènes sont inutiles. Même les scènes d'action sont mauvaises et ennuyeuses, filmées dans des lieux superflus. On essaie de nous émouvoir, de nous refiler de la philosophie à deux balles. C'est du délire de bout en bout.
Et ce Robin, qu'il est con ! Il se plaint incessamment, revendiquant la confiance d'un Batman qui le juge trop casse-cou. Il a pourtant besoin de lui ! « C'est en se remettant aux autres qu'on peut gagner » (LA phrase culte parmi tant d'autres).
A la fin, ils sauvent tout le monde de l’apocalypse, mais aussi, et c'est le plus important, Alfred réchappe d'une mort certaine grâce au méchant Freeze que Batman a fait redevenir gentil grâce à un discours très émouvant. Ouf ! Batman a bien changé, et il accepte les deux jeunes dans son équipe (oui, il y a une Robine qui apparaît, sans qu'on sache encore pourquoi). « Partenaires ! » s'exclament-ils tous trois dans leurs plastrons à tétons. Quelle réplique de fin ! Dire qu’ils ont sorti la « Batman Forever Credit Card » pour le réaliser. Abominable. Ou hilarant. Ce truc fait disjoncter, on en perd son "sang froid". Le chef d'oeuvre des navets, le chef d'oeuvre de la nullité.