Doit-on regarder ce film au second degré ou alors avec le plus grand sérieux ? Aucune information à ce sujet ne nous ayant été fourni avant de voir ce… enfin, cette chose, on ne sait pas réellement comme on doit le prendre, d’autant plus que regarder (ou plutôt subir) Batman & Robin (1997) sur toute sa durée peut entraîner chez certains spectateurs au choix une conjonctivite ou pour d’autre, une crise d’épilepsie. En effet, Joel Schumacher n’a toujours pas compris que l’un des plus grands défauts dans son précèdent film (Batman Forever - 1995), c’était d’avoir eu droit à une avalanche de couleurs flashy. Il remet ça une seconde fois et le résultat s’avère bien évidemment écœurant, alternant le vert fluo, le mauve ou le bleu fluo, c’est à croire qu’il a tourné son film lors d’une gay pride. D’ailleurs, en parlant de gay pride, il n’est pas rare d’y déceler certaines allusions homosexuelles, comme certains plans suggestifs assez douteux (des gros plans insistants sur les parties intimes de nos deux héros lorsqu’ils endossent chacun leur costume, il en sera d’ailleurs de même lorsque Barbara Wilson, alias "Batgirl" enfilera le sien, ce qui est loin de nous déplaire !). Pour son second film sur "l'homme chauve-souris", on a droit à un énième changement d’acteur pour interpréter Batman, après Adam West (Batman - 1966), Michael Keaton (Batman - 1989 & Batman : Le Défi - 1992) et Val Kilmer (Batman Forever - 1995), cette fois-ci, c’est au tour de George Clooney de retrouver Chris O'Donnell dans le rôle de Robin, sans oublier la nouvelle recrue, en la personne de la charmante (mais inutile) Alicia Silverstone. Concernant les méchants de service, on a droit à un véritable florilège de bras-cassés (d’interprétations exécrables), avec Arnold Schwarzenegger (dans le rôle de Mister Freeze), Uma Thurman (dans celui de Poison Ivy) et enfin, Jeep Swenson (qui incarne un Bane qui ressemble étrangement à Hulk. On sera surpris de constater qu’il n’a pas une seule ligne de dialogue, à part pousser des beuglements durant tout le film).
En toute honnêteté, ce quatrième opus (de la franchise Warner et donc ne prenant pas en compte la version de 1966) frise clairement le ridicule et cela commence dès le générique ! Sans nul doute le plus décevant de la franchise, et encore, le mot est faible, car ici, rien n’est pris au sérieux, tout est tourné en dérision (volontairement on l’espère), les répliques sont toutes plus idiotes les unes que les autres « Freeze, t'es givré ! », les acteurs très décevants, les décors aux couleurs criardes vous donnent rapidement la nausée, bref c’est à se demander comment la Warner a pu cautionner ce genre d’ineptie.
Quoi de plus normal dans pareilles circonstances, que de l’avoir nominé à 11 reprises aux Razzie Awards (dont celui du Pire réalisateur, Pire photographie, Pire couple à l'écran (pour Batman & Robin) et dans la catégorie pires acteurs : Chris O'Donnell, Arnold Schwarzenegger & Uma Thurman), mais seulement une récompense fut attribuée à Alicia Silverstone.