Pour My Blueberry Nights, WKW pose sa caméra sur le sol américain, terre de l'American Dream et de l'utopique melting pot. Il met le doigt ici sur une histoire toute somme banale qu'il sublime totalement, faisant du normal une part d'infini, de splendide. Son regard donne toute son âme à un bar, une rue, un désert, un regard. C'est une part d'immensité qui nous est offert ici dans ce film, et la promesse est belle et grande, avec un travail d'orfèvre sur l'image bien sûr, sa signature, mais aussi sur la voix, les identités. Ce n'est pas pour rien que l'on trouve au casting deux chanteuses, Norah Jones, d'un naturel désarmant, et Chan Marshall, une apparition élégante et surprenante. Les autres acteurs déploient tout leur talent : Law, d'une rare simplicité, Weisz, qui montre une nouvelle parcelle de sa facette d'actrice, tout comme Natalie Portman, toujours aussi irrésistible. A travers la quête de soi d'Elizabeth, c'est l'invitation à un voyage comme nous devrions tous en faire, où la vie se montre telle qu'elle, par le biais de rencontres. Ce passage au continent américain n'altère en rien le génie du réalisateur asiatique. Bien au contraire.