Benoît Poelvoorde est vraiment un mec génial. Sauf dans ses films, où il campe avec plaisir le brave looser rigolo. Mais il interprète le looser génialement. Encore une preuve avec ces deux mondes, petit film français raté mais, attention à l'argument, qui se joue en présence dudit Poelvoorde. En fait, le paradoxe est que sans lui le film ne serait rien, mais que sans le film il serait encore plus un acteur, et non pas un acceptable guignol (acceptable car il le fait bien). Pour le film lui-même, les explications seront brêves : c'est mauvais. Bon, okay, c'est pas si mauvais parce que l'image est jolie et que les décors sont très très beaux ; on y croit. Sauf que ceci est une comédie, et que décidemment, une comédie qui ne fait pas rire, il n'y a rien de pire. Malgré les intentions, le côté technique des choses, l'importance accordée à la musique ou aux effets spéciaux, il n'y a pas plus insupportable qu'une comédie ratée. A part un gag réussi, le film se vautre pendant 1h45 dans d'atroces dialogues bien vulgaires, dans des situations épaisses et consternantes, et met en scène des personnages éculés et peu crédibles. Daniel Cohen fait la fête avec son équipe, semble tourner un film de foire où la bonne ambiance est appréciée, mais le manque véritable de secousses et de rires font couler le projet, original à la base (malgré les pompages sur "RRRrrrr!!!" de Alain Chabat), masqué sous une tonne de beaux décors et d'effets spéciaux. Quant au discours douteux sur le pouvoir, il n'est qu'un autre élément pour conclure sur l'idée que Daniel Cohen, le réalisateur, est décidemment dans un autre monde.