Le thème rappelle furieusement le film de Richard Linklater, Before sunset, avec déjà Julie Delpy dans le rôle de la française d’un couple parlant beaucoup, se déchirant et se retrouvant au hasard de quelques balades parisiennes.
Sur un scénario sentant donc le réchauffé, avec beaucoup de grosses embûches placées à l’avance pour ce couple en crise, Julie Delpy tente d’imposer sa touche originale en tant que réalisatrice, sans beaucoup de succès. Au final, c’est un gentil film, pas désagréable mais assez vain.
Le récit a tout prévu pour mettre des bâtons dans les roues du couple : lui, américain, est obnubilé par l’hygiène : le “nid d’amour” parisien est un studio poussiéreux et sentant le moisi. De plus, il est situé au dessus de l’appartement des parents de la jeune femme, lesquels se révèlent pittoresques et odieux : envahissants, artistes intolérants mais bohèmes, s'engueulant régulièrement, joyeusement vulgaires... Au cours de leurs sorties parisiennes, le couple rencontre les multiples anciens amants de la jeune femme, ce qui bien sûr n’est pas pour apaiser les tensions.
On comprend vite qu’elle aurait souhaité qu’il adore Paris, comme elle, alors que ça n’est pas possible : il est autant jaloux de ses ex que de son bien-être à elle dans cette ville étrangère pour lui.
Après un début très Amélie Poulain (voix off présentant les personnages, micro-clips sautillants pour exposer les situations), la mise en scène se perd un peu, trouvant sa marque de caractère dans une caméra très (trop) mobile, à la limite du mal de mer pour le spectateur...
On est en droit d’attendre un sujet plus ambitieux et moins égocentrique de la part de Julie Delpy, actrice au parcours intéressant, mais qui semble-t-il, ne parvient pas à sortir de sa problématique de française installée aux Etats-Unis et regrettant sa bonne vieille ville de Paris.