Que fait-on quand il n'est plus là ? Morel parle du deuil, de l'absence cruelle qui se fait sentir, et il a décidé de ne rien nous épargner de cela. Il scrute Camille de sa caméra, signe des plans de Deneuve magnifiques, particulièrement le dernier, le regard pénétrant de cette femme, égarée après lui, son fils, qui est décédé. Le principal intérêt du film, c'est bien sûr l'actrice, Catherine, que l'on découvre dans un rôle qui lui colle tellement à la peau qu'on oublie que c'est Catherine Deneuve que l'on a en face de nous. Elle est gagnée d'une telle immensité, d'un tel jeu, à fleur de peau, qu'il est rare de voir au cinéma. Il est beau de voir une comédienne se jeter à corps perdus dans un rôle, qui démontre l'étendue de son talent. Autour, Frank, hésitant mais touchant Dumerchez, et autour une famille, un peu absente aux yeux de Camille-Catherine depuis que le fils aimé n'est plus là, mais Marchand et Elodie Bouchez mettent leur pierre à l'édifice malgré le stade d'apparition. Les situations sont touchantes, Morel parvient à se frayer un chemin qui relie au coeur, à ce qui nous fait le plus peur. Par contre, le film est bizarrement lisse, venant de Christophe Honoré. On observe des débuts d'ambiguité, et tout de suite, le réalisateur se rétracte, hélas, on le regrette. Après lui tourne autour de Camille, et de son épreuve. Si ça n'avait pas été Deneuve, le film aurait été un naufrage malgré quelques scènes fortes... Mais cette femme-là peut tout changer...