Après "Ecrire pour exister", "P.S. I love you" est le théâtre d’une nouvelle collaboration entre le réalisateur Richard LaGravenese et la comédienne Hilary Swank, sur une adaptation du roman éponyme de Cecelia Ahern, en fait son premier roman, devenu un best-seller. Et le fait est que ça marche, avec le concours de Gerard Butler. Des romances, il y en a plein la vidéothèque, et pour se faire une place sur les étagères, il n’est jamais très évident de briller dans un genre maintes fois exploité par le 7ème art. L’histoire apporte le détail qui permet à "P.S. I love you" non seulement de se distinguer, mais aussi de rester durablement dans les mémoires. Le couple interprété par les acteurs principaux est touchant et surtout très sympathique, avec en prime une réelle complicité. Alors qu’Hilary Swank a le rôle principal, elle se fait tout de même voler la vedette par Gerard Butler tant il rend entraînant son personnage en un inusable insouciant boute-en-train irlandais immature au sourire ravageur. On remarquera d’ailleurs les dialogues ciselés, notamment lors de la scène d’ouverture. Même si la réalisation de LaGravenese est très académique, on suit avec plaisir cette histoire qui nous fait passer du rire aux larmes et inversement. Personnellement, j’ai eu très envie de connaître le fin mot de l’histoire : pas pour voir si Holly allait finir par faire face au décès de son mari, mais pour voir où Gerry voulait en venir et de quelle manière. En résumé, j’attendais les lettres avec presque autant d’impatience qu’Holly. Le procédé utilisé, qui pourrait faire tendre à dire qu’il y a une vie après la mort, est original et constitue une preuve irréfutable que les sentiments étaient là. Certes ça fait penser d’une certaine façon à "Always" (de Steven Spielberg) ou à "Ghost" (de Jerry Zucker), mais on reste ici dans quelque chose de plus concret. William, le personnage joué par Jeffrey Dean Morgan n’apporte en revanche pas grand-chose, d’autant plus qu’il y a trop de similitudes en lui et Gerry, comme si l’idylle allait se répéter. Ce bellâtre latino au sourire de lover a été créé de toute pièce dans le scénario, et c’est à se demander pourquoi : tout le monde sait que les histoires d’amour sont toutes différentes les unes des autres. Le montage est bon, et nous permet de suivre au mieux le long chemin de reconstruction qu’Holly doit suivre. Le jeu d’acteurs est plutôt bon, que ce soit Jeffrey Dean Morgan, Hilary Swank ou Gerard Butler. Surtout Butler. Lisa Kudrow, restée exactement dans le même registre que son rôle dans la série "Friends" (à se demander si elle sait faire autre chose), amuse dans un premier temps avant de finir par être franchement agaçante. Quant à Harry Connick Jr, il interprète un Daniel trop bizarre, difficile à cerner excepté son vœu le plus cher. Indéniablement, "P.S. I love you" est une belle histoire, qui a su trouver son originalité dans un sujet éculé. Si certaines scènes sont particulièrement émouvantes et/ou amusantes (j’ai particulièrement apprécié la première scène du karaoké), d’autres manquent parfois de force (notamment quand le gâteau d’anniversaire est livré). La réalisation de LaGravenese est sage, sans réelle prise de risques, manquant indubitablement de ce petit supplément d’âme qui aurait fait adhérer tout le monde à cette fabuleuse et néanmoins triste histoire.