Quelques mois après « Ecrire pour exister », Richard LaGravenese récidive dans le genre du mélo au processus lacrymal, toujours accompagné de l'Oscarisée 2006, Hilary Swank, qui porte à nouveau son film.
Efficacité quand tu nous tiens : tout semble réunis pour charmer le spectateur mais avant tout l'émouvoir : discours éloquent, sentimentalisme à gogo ... Cette veuve ayant perdu son cher et tendre mari suite à une tumeur en cerveau, est tout à plaindre ! Son défunt mari lui redonnera pourtant goût à la vie, grâce aux lettres qu'il lui enverra pendant 1 an, qui lui permettra de se reconstruire et surmonter le deuil.
Inspiré d'un best-seller, cette comédie romantique aux accents tragiques s'est parée de ses plus bijoux pour séduire un public un tantinet fleur bleu, facilement émotif, au grand cœur. La séduction est redoutable, et le film a de l'amour à revendre. Même cette détresse omniprésente le long du film et évidente, est surpassée par ce discours optimiste, chaleureux autour du « Carpe Diem » cherchant continuellement à faire jaillir une étincelle de l'obscurité. Et si en temps normal, le ton pourrait sonner terriblement faux, c'était sans compter sur un casting parfait, avec en tête de liste, certes Hilary Swank, ni plus ni moins parfaite en veuve éplorée, méritant beaucoup plus qu'un scénariste aussi cliché, mais aussi un Richard Butler fougueux en mari disparu laissant trace indélébile et aux lettres salvatrices; sans oublier un certain Harry Connick Jr, barman a qui l'amour joue des tours, au charme naïf, pas moins convaincant en acteur que chanteur de jazz blues ; enfin, la magie unique d'une Lisa Kudrow (« Friends ») bien trop rare au cinéma !
LaGravenese est un scénariste très sentimentaliste, convaincu du pouvoir salvateur de l'écriture et de la force des mots (thème se retrouvant dans ses 2 derniers films), sûrement très porté sur l'humain et sa quête du bonheur, mais sauvé « in extremis » par la force d'interprétation de ses acteurs, qui couvrent ses lacunes : celles de tomber dans un ton souvent bien trop moralisateur, bavard ou qui veut en faire des tonnes, alors qu'un peu de retenue et plus de sentiments suggérés qu'exprimés, pourrait suffirent...